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    Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet     Index du Forum :: Iwy, nouveau continent :: Lesnie, quartier Est :: Le dispensaire
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    MessagePosté le: 25/07/2008 10:31:43    Sujet du message: Besoin de secours Répondre en citant

    Ié arriva enfin au dispensaire ! Il avait dû traverser une bonne partie de la ville et n'avait pas hésité à bousculer tout ce qui était venu à travers son chemin. Il devait à tout prix trouver les guérisseurs et retraverser la ville pour les mener à la bibliothèque, des vies dépendaient de lui !

    Il pénétra dans le hall d'entrée de l'imposant édifice qui donnait sur un petit jardin dans lequel murmurait une fontaine. Tout était paisible... pour l'instant ! La carrure d'Ié avait beau être impressionnante, le tonnerre qu'était sa voix l'était encore bien plus ! Il inspira profondément, puis troubla profondément la sérénité du dispensaire :

    "Le Haut-Mage Tel'Ahn m'envoie ! Nous avons besoin de guérisseurs à la Grande Bibliothèque au plus vite ! Six humains, dont deux d'âge avancé et une elfe aquatique ont été gelés par magie. Le sort a dû être brisé entre-temps, mais les personnes sont toujours en danger de mort ! Suivez-moi je vous y mènerai par le chemin le pls rapide !"

    Les murs semblaient encore trembler sous l'écho de la voix grave du mage. A moins que les guérisseurs soient sourds, ils avaient forcément entendu la requête d'Ié. Il pouvait déjà entendre des pas hâtifs dans les couloirs menant au hall...
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    MessagePosté le: 04/09/2008 16:45:48    Sujet du message: Besoin de secours Répondre en citant

    Le calme après la tempête... Il n'y avait pas de meilleures expressions pour définir le dispensaire à cette période. Il ne restait plus que quelques rares victimes de la guerre contre l'ancien continent et la plupart des guérisseurs goûtaient à un repos bien mérité.

    Tellane, fière qu'on lui ait confié cette responsabilité, était de garde ce jour-là et elle comptait bien tout faire pour prouver à Leïla qu'elle avait eu raison de lui faire confiance ! Elle était à l'affût du moindre besoin de ses patients, à tel point qu'elle avait décidé, pour égayer un peu leur journée, de leur raconter une histoire. Elle était donc tranquillement assise dans la grande salle, un livre entre les mains lorsqu'une voix tonitruante se fît entendre. La jeune fille sursauta, échappant le livre par la même occasion.


    "Le Haut-Mage Tel'Ahn m'envoie ! Nous avons besoin de guérisseurs à la Grande Bibliothèque au plus vite ! Six humains, dont deux d'âge avancé et une elfe aquatique ont été gelés par magie. Le sort a dû être brisé entre-temps, mais les personnes sont toujours en danger de mort ! Suivez-moi je vous y mènerai par le chemin le plus rapide !"

    6 personnes blessées ? Mais c'était bien trop pour elle seule. Et Geuurdan devait rester si elle s'absentait pour veiller sur le dispensaire. Une bouffée de panique envahit l'apprentie guérisseuse...

    *Ce n'est pas le moment de paniquer. Il y a forcément une solution... Que ferait Leïla dans ce cas-là ?*

    Mais oui, c'était très simple. Il suffisait de demander à quelqu'un d'aller chercher de l'aide. Et à la bibliothèque, il y aurait bien des messagers qui pourraient s'en charger !

    Rassurée, elle prit la sacoche dans laquelle le nécessaire de premiers soins avait été glissé et, affichant un air d'assurance qu'elle ne se connaissait pas, avança en direction du hall d'entrée. L'homme qui s'y trouvait été à la mesure de sa voix... impressionnant. Mais Tellane savait qu'elle n'avait rien à craindre. Aussi s'approcha-t-elle de lui et lui dit :


    "Inutile de réveiller tous nos patients ! Je vous suis. Il faudra cependant quérir du secours. Seule, je ne pourrais me charger de tant de blessés et Geuurdan ne peut s'absenter du dispensaire. Enfin, chaque chose en son temps, menez moi à vos amis !"

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    MessagePosté le: 14/09/2008 12:07:13    Sujet du message: Besoin de secours Répondre en citant

    Ié avait bien entendu : des pas s'approchaient et il pu t finalement voir une jeune femme courir vers lui. Mais elle était seule et semblait bien trop jeune pour pouvoir être une guérisseuse expérimentée. Soit, il fallait faire avec, en plus, d'après ses dires, elle était la seule disponible. Il fallait faire vite, il n'y avait pas de temps à perdre.

    Ié se retourna déjà en direction du portail d'entrée et commença à marcher d'un pas ferme et rapide, la jeune guérisseuse allait avoir du mal à le suivre en marchant de ses petits pas.


    "Suivez-moi !"

    Voilà les seuls mots que Ié dit en direction de Tellane. Le voilà déjà qui passe le portail et qui s'avance sur la grande place qui donnait sur les temples que l'on pouvait apercevoir au dessus des maisons. Ié et Tellane allaient devoir retraverser une bonne partie de la ville, mais les gens allaient certainement leur faire place : certains d'entre-eux avaient déjà pu faire la douloureuse expérience de se mettre en travers du mage et d'ainsi essuyer un violent coup d'épaule. Ié était déterminé : lui qui était si doux savait que la vie des blessés à la bibliothèque dépendait de la vitesse avec laquelle il allait arriver sur place, il n'y avait pas le temps de se soucier des passants dans les rues !

    Il s'engouffra dans les petites ruelles du quartier Est en direction du centre, c'était le meilleur moyen de contourner la foule des grandes places tout en essayant de ne pas trop distancer la jeune guérisseuse.

    Tout en marchant il lui posa des questions sur un ton sec, trahissant la nervosité du mage :


    "Comment voulez-vous quérir du secours et où ? Dites-moi déjà ce qu'il vous faut, cela nous évitera de perdre notre temps une fois à la bibliothèque."

    Ié n'avait pas voulu bousculer de trop sa jeune interlocutrice et son ton se voulait doux, cependant, des goutes de sueur coulaient sur son front : il fallait faire vite !


    [HRP : Le plus simple sera peut-être de poster la suite directement à le bibliothèque. On laissera ainsi notre place à Jordet et Nairod pour leur arrivée au dispensaire. /HRP]
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    MessagePosté le: 09/10/2008 09:19:42    Sujet du message: Besoin de secours Répondre en citant

    [J'ai écourté un peu le "voyage" de Naid de la bibliothèque au dispensaire pour qu'on avance un peu...]
    Suite de La disciple

    Nairod était toujours dans un profond coma.
    Il ne sentit pas que Shayron transportait son corps dans les airs par la force d’un sort.
    Il ne sentait pas non plus que Jordet, le Responsable de la Guilde à qui il apprenait à sentir les forces magiques dans des cours particuliers (hrp : quand tu veux pour le Rp d’ailleurs), l'accompagnait.
    Il ne sentait pas qu’enfin ils arrivaient au dispensaire.
    Il ne sentait plus rien.

    Les quelques secondes passées dans un bloc de glace sans pouvoir respirer et les quelques minutes plongé dans une torpeur gelée où la température de son corps avait été proche d’un poisson pané « Findus » avait été fatal pour le vieux Mage.
    Son sang, pauvre en oxygène, ne faisait qu’empoisonner le pauvre homme au fil des minutes qui s’éternisaient en heures.

    Les lèvres bleues, la peau pâle et froide, Nairod vivait sans doute ses derniers instants.
    Son esprit, pourtant, était toujours là, bien présent.
    Après plusieurs rêves apparemment sans queue ni tête ou presque, Nairod était maintenant plongé dans un vide total. Le néant.
    Le noir, partout.
    Il cru entendre par moment quelques voix au loin, mais rien qu’il ne put comprendre ou déchiffrer.
    Il était simplement là, assit au milieu de nulle part, dans une espèce d’espace vide sans sol ni plafond... à attendre.

    *Et je suis sensé attendre longtemps ici ?*

    Une voix résonna.


    « Autant qu’il le faudra. »

    Nairod eu un petit rire nerveux.

    *Je n’imaginais pas que les Dieux nous répondaient lorsqu’on posait des questions !*

    La voix cingla.


    « C’est pour cela que tu es Mage et non Clerc… »

    *Certes…mais croire en la magie est bien plus facile que croire en des Dieux !*

    « C’est ce que tu penses. Pour d’autres il s’agît du contraire. »

    *Et suis-je sensé apprendre quelque chose « ici » ?*

    « La patience Nairod, la patience. »

    *Et bien soit.*

    Nairod s’assit en tailleur, et ferme les yeux, méditant dans le silence. Soudain il ouvre les yeux, curieux.

    *Je…Je suis mort ?*

    « Pas encore. » Répondit la voix.

    *Alors je vais mourir…*

    « Peut-être. »

    Bizarrement, aucune angoisse n’étreignit Nairod.
    Il avait bien vécu, il était vieux, et il savait qu’un moment pareil était inévitable.
    Seul un pincement léger lui piqua l’estomac lorsqu’il pensa à sa petite fille Mage qu’il n’avait pas eu le temps de connaitre.
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    MessagePosté le: 10/10/2008 19:01:20    Sujet du message: Besoin de secours Répondre en citant

    Le voyage jusqu'à la bibliothèque s'était fait comme dans un brouillard pour la jeune Tellane. Regroupant toutes ses connaissances et tout ce qu'elle avait à faire dès le premier contact avec ses patients, elle s'était laissée guider, telle une somnambule, par le mage qui était venu la chercher. Elle s'était très vite retrouvée à l'entrée de la bibliothèque.

    Et c'est seulement en voyant un étrange cortège venir à leur rencontre que l'apprentie guérisseuse reprit conscience de la réalité : une jeune femme s'avançait les mains tendues au dessus d'un corps inerte, accompagnée d'un elfe gris au visage soucieux. Le vieil homme qui flottait ainsi dans les airs était mal en point et tremblait violemment. Tellane tâta son poignet et sentit un pouls très faible. Il respirait très doucement et était inconscient.

    Elle leur dit alors :


    "Menez-le au dispensaire. Je vous rejoins le plus vite possible !"

    Et aussitôt, elle se mit à courir à l'intérieur de la bâtisse. Il lui fallait voir les autres blessés aussi vite que possible afin de retourner auprès du vieil homme. Quelques courtes minutes lui suffirent pour attendre le lieu de l'incident. 4 des blessés, transis de froid, étaient debout et leur vie ne semblait pas en danger. Mais l'un d'entre eux, une vieille femme, était encore allongé sur le sol. La jeune fille se pencha aussitôt sur elle... le diagnostic était malheureusement simple et rapide à faire : elle avait hélas succombé au choc qu'elle venait de subir.

    Sans perdre plus de temps, Tellane se tourna vers les mages présents dans la salle et leur dit :


    "Il faut que je retourne rapidement au dispensaire m'occuper du vieux monsieur. Les victimes du sort ont l'air de pouvoir marcher seules... Pourriez-vous les aider, tous les 4, à nous rejoindre pour qu'on puisse leur donner les soins appropriés ?"

    Elle repartit alors en courant vers le dispensaire...

    Enfin, elle était près du vieil homme. L'elfe gris et la femme mage l'avaient déposé sur un des lits et étaient maintenant juste à côté. Tellane compléta le diagnostic qu'elle avait fait lorsqu'elle avait croisé le groupe : hypothermie, inconscience, faiblesse... il fallait agir vite !

    Tellane courut aussitôt dans la réserve de plantes du dispensaire et prit une poignée de feuilles bleutées, fortement odorantes. Elle revînt près de son patient et, d'un geste vif, écarta la couverture qui le couvrait. Elle commença alors à le frictionner énergiquement avec les feuilles, comme elle avait tant de fois vu Leïla le faire dans ce genre de cas. Il fallait avant tout le réchauffer avant de penser à lui donner des remèdes revigorants.


    *Faites qu'il s'en sorte, faites qu'il s'en sorte...*



    [HRP : Désolé pour l'attente.

    Nairod, j'attends de voir comment tu vas réagir aux frictions avant d'enchainer.
    Andreia, je ne sais pas, à la suite du rp la bibliothèque, si tu t'enfuis ou si tu viens au dispensaire. Je te laisse donc voir si tu t'incrustes dans le sujet ou non ]
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    MessagePosté le: 10/10/2008 19:01:20    Sujet du message: Publicité

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    Nairod
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    MessagePosté le: 18/10/2008 23:11:16    Sujet du message: Besoin de secours Répondre en citant

    Nairod ne revint pas parmi les biens vivants malgré les premiers soins que lui avait apportés Tellane. Son sang continuait de l’empoisonner en ne lui apportant pas suffisamment d’oxygène dans ses organes les plus importants dont le cerveau.
    …Cerveau qui s’évertuait à donner à Nairod des images et des impressions que jamais il n’avait connu jusqu’alors. Du moins depuis la guerre de la plage.

    Les lèvres bleues, les mains et les pieds gelés, le cœur du vieux Mage faisait tous les efforts possibles pour continuer à jouer son rôle de pompe principale de la grande plomberie du corps fatigué.

    Fermées aux bruits et aux voix, ses oreilles n’étaient plus que quelques bouts de chair tordues et torturées. Ses yeux restaient immobiles, enfoncés dans leurs orbites et protégés par des paupières fermées au monde. Rien.
    Le néant. Vide comme un trou sans bords, silencieux comme la mort endormie.

    La guérisseuse allait devoir redoubler d’ingéniosité si elle voulait que ses gestes médicales aient un effet sur ce vieux monsieur que le destin (et Andreia ! ) venait de malmener une nouvelle fois.


    [Naid ne va donc pas mieux ! Il va falloir agir si vous ne voulez pas pratiquer la première euthanasie involontaire de Iwy !]
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    MessagePosté le: 20/10/2008 21:14:15    Sujet du message: Besoin de secours Répondre en citant

    A mesure qu'elle frictionnait le vieux mage, de plus en plus énergiquement, Tellane sentait une sourde angoisse l'envahir. Son cœur résonnait tellement fort en elle qu'il aurait pu battre pour eux d'eux, si seulement cela avait été possible. Ah ça non, son patient ne réagissait pas du tout comme elle l'aurait souhaité. C'était tout juste si la température de son corps était remonté d'un dixième de degré. Ajoutez à cela le fait qu'elle commençait à fatiguer et la jeune fille se mit à perdre pied.

    Contrairement à tout ce qu'elle avait appris, elle commit une des plus grosses erreurs possibles (heureusement, pas pour son patient, t'as eu chaud Nairod ^^), elle laissa éclater ses sentiments. De petites larmes firent leur apparition au coin des yeux, avant de se transformer en un flot ininterrompu alors qu'elle s'évertuait toujours à ramener le vieillard dans le monde des vivants. Elle n'osa pas croiser le regard des deux mages debout à côté du lit et arrêta, à bout de force les frictions. Elle se tourna aussitôt vers Geuurdan et lui demanda de prendre la suite, d'un ton beaucoup plus sec qu'elle ne l'aurait voulu et sortit sans attendre du dispensaire.

    Elle avait laissé tout le monde en plan et sûrement, son collègue le premier, penseraient-ils tous qu'elle les avait abandonné. Mais non, elle avait pris la seule décision qu'elle pensait raisonnable pour sauver le vieil homme : trouver Leïla. Elle aurait dû leur expliquer qu'elle était impuissante face à la situation mais elle ne s'en était pas senti le courage. Peu importe à présent qu'elle courrait dans les ruelles en direction des tavernes, endroit fort étrange où sa maîtresse avait été aperçue tôt dans la matinée. Le principal était de faire vite et si le vieux mage s'en sortait, peut être que tous oublieraient ce qu'il venait de se passer.

    Arrivée dans le quartier sud, elle entra en trombe dans la taverne de l'étincelle pourprée et resta figée devant la scène saugrenue qui se déroulait sous ses yeux : Leïla par terre dans une tenue plus qu'aguicheuse, une adolescente qui ressemblait vaguement à la maîtresse des mages mais en bien plus jeune, un bel homme au prise apparemment avec sa fiancée et qui s'adressait vertement à Leïla pour ne pas qu'elle s'approche de cette dernière, qui pourtant venait de faire un malaise. Décidément, c'était un mauvais jour pour Tellane.

    Elle s'avança pourtant avec tout le reste d'assurance qu'elle possédait et, sans jeter un œil aux autres, elle s'adressa à Leïla, ses larmes inondant toujours son visage :


    "Dame Leïla, je suis désolée de vous importuner mais j'ai besoin de votre aide. Il y a un vieux monsieur... un mage... il a été victime d'un sort, il est tout froid. Et j'arrive pas à le réchauffer, j'ai tout essayé. J'ai peur pour sa vie, il faut que vous veniez, je vous en supplie."

    Elle avait fini sa phrase dans un souffle à peine audible. Elle ne voulait pas perdre le premier patient dont elle avait la charge. Elle tendit sa main vers sa maîtresse et l'aida à se relever. Elle la tira alors doucement hors de la taverne puis se mit à courir dans la rue, entrainant avec elle une Leïla fort étrange mais qui, heureusement, commençait à poser des questions sur l'état du patient.

    Elles arrivèrent après quelques longues minutes dans le dispensaire et Tellane s'arrêta à quelques distances du lit, le pointant du doigt. Geuurdan cessa les frictions et s'éclipsa à son tour pour faire place à Leïla...


    [HRP : J'ai fait de mon mieux... je laisse la place à Leïla pour sauver Nairod, en espérant qu'il ne soit pas trop tard ^^]
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    Leïla
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    MessagePosté le: 31/10/2008 02:03:20    Sujet du message: Besoin de secours Répondre en citant

    L'irruption de Tellane dans la taverne s'était faite dans un brouillard pour Leïla. Un instant, elle était assise sur le sol à se battre avec la contradiction de ses sentiments : mettre de l'huile sur le feu entre Théodoric et sa belle ou bien prendre sur elle et dire la vérité ?... la minute suivante, elle était tirée par la jeune femme dans les ruelles de la ville, en direction du dispensaire.

    Il fallait qu'elle se remette les idées en place, qu'elle oublie le bel éphèbe et son odeur de bois, qu'elle se concentre sur autre chose que ses émotions. Et heureusement, la course effrénée que lui imposait la jeune fille l'aidait grandement à mesure qu'elle sentait l'inquiétude l'envahir. Le cas devait être grave pour qu'elle abandonne son patient et parte à sa recherche. Et puis, il y avait les traces de larmes qu'elle avait vu sur ses joues... pourtant, Leïla savait que Tellane était compétente pour son âge... son seul défaut étant son manque d'assurance.

    Elles arrivèrent enfin au dispensaire et gravirent les marches sans même ralentir un instant. La maîtresse de guilde remarqua aussitôt le vieillard étendu sur le lit et s'avança vers lui. Elle passa la main sur son front et frissonna devant le froid qu'elle ressentit. Elle esquissa un sourire en direction de Geuurdan et lui fait signe d'arrêter les frictions. Si les plantes n'avaient eu aucun effet jusqu'à présent, il était inutile de continuer.

    Le pouls du vieil homme était de plus en plus faible et il fallait faire vite. Leïla se trouvait maintenant devant un affreux dilemme : elle connaissait un moyen risqué pour sauver le moribond mais elle ne l'avait jamais pratiqué elle-même. Et surtout, elle savait que cela ne marchait que dans de très rares cas. Un vieux guérisseur lui avait expliqué que certains sangs étaient toxiques lorsqu'ils étaient mélangés avec d'autres... D'un autre côté, ne rien faire revenait à condamner le vieillard à une mort certaine.

    L'elfe se tourna donc vers les deux "amis" du patient. Il y avait là une femme aux yeux fermés que Leïla n'osa pas déranger. Il ne lui restait donc plus que l'elfe gris qui semblait profondément inquiet mais aussi fatigué... Elfe gris que, après un rapide coup d'œil, Leïla reconnut comme étant le responsable de la guilde des mages, Jordet. Il était la dernière chance du vieil homme et la maîtresse de guilde n'avait plus temps de se demander les conséquences d'un métissage de sang. Si la transfusion fonctionnait, il serait toujours temps d'en voir les effets ensuite.


    "Ma question va vous paraître étrange, Jordet, mais je pense que la transfusion est le seul moyen de sauver votre ami. Seriez-vous prêt à lui donner un peu de votre sang ?"

    La jeune elfe tenta de ne pas croiser le regard du jeune responsable, consciente qu'il lui fallait impérativement garder le contrôle d'elle même et attendit patiemment sa réponse, freinant son anxiété.

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    Magie Cléricale (par la Nature) :
    Maladie ordinaire, Majeur [] Blessures légères, Majeur [] Maladie et Blessure grave, Commun
    Affaiblissement/Renforcement, Commun [] Alliance naturelle, Commun [] Colère des éléments, Commun


    Dernière édition par Leïla le 13/11/2008 00:21:18; édité 1 fois
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    Jordet Tel'Ahn
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    MessagePosté le: 07/11/2008 10:19:03    Sujet du message: Besoin de secours Répondre en citant

    Jordet s'était assis à côté de Shayron - ils étaient tous les deux épuisés par les sorts qu'ils venaient d'effectuer. Ils avaient déposé Nairod sur l'un des lits du dispensaire et enveloppé dans la couverture. Ils pouvaient plus qu'attendre, vu que les soins que l'on devait apporter maintenant au vieux professeur de magie n'étaient pas dans les capacités du responsable de la guilde des mages. Jordet était encore une fois impuissant face à la douleur d'un de ses proches et il ne pouvait s'empêcher de replonger dans son passé : de nouveau il vit l'exécution de son père et de son frère, sa mère souffrante... Il ferma les yeux et tenta de chasser ses démons du passé ; il fallait vivre dans le présent et se tourner vers le futur, les choses passées ne pouvaient pas être changées.

    La porte s'ouvrit enfin et la jeune guérisseuse qu'ils avaient croisé en ville fit son entrée en scène. Elle s'affaira aussitôt à réchauffer Nairod à l'aide de quelque plante bleue qui était inconnue à Jordet ; il ne pouvait que la regarder faire. Il lança un regard inquiet vers Shayron qui s'était beaucoup épuisée en transportant le vieux mage de la bibliothèque jusqu'ici - elle avait fermé les yeux et sembla de vouloir trouver un peu de calme. Jordet se concentra sur les gestes de Tellane : elle frotta toujours le corps de Nairod et avant que Jordet ne puisse vraiment prendre conscience du fait qu'elle avait commencé à pleurer, elle se retourna et passa le relais à l'un de ses collègues avant de s'éclipser du dispensaire. Jordet s'était levé pour la rassurer et lui affirmer qu'elle avait toute sa confiance, mais elle avait déjà disparue.

    Quelque temps après, là voilà qui revenait et accompagnée de... Leïla ? Jordet avait bien eu du mal à reconnaître la maitresse de la guilde des clercs. Elle qui était d'ordinaire si discrète et presque timide... il fallait dire qu'aujourd'hui elle semblait bien loin d'être timide, pour le moins que l'on puisse dire. Mais la tenue vestimentaire de Leïla allait devoir trouver une explication plus tard, le plus important était Nairod pour l'instant. Elle s'avança vers lui et fit quelques examens d'un geste rapide et assuré. L'elfe-gris avait été resté un peu en retrait, sentant qu'il n'allait rien faire à part gêner les guérisseurs. Finalement, Leïla se retourna vers Jordet et lui annonça que Nairod avait besoin d'une transfusion sanguine. Le regard de Jordet devint quelque peu interrogateur : on pouvait s'échanger le sang entre races ? Ne fallait-il pas mieux trouver un humain pour donner son sang au mage ? Puis : quelles seront les conséquences de sang elfe-gris sur le corps d'un humain aussi avancé dans sa vie ? Jordet posa de nouveau son regard sur le corps inanimé de Nairod... il n'était plus le temps de se poser des questions, il fallait agir ! Et Jordet n'allait plus pouvoir se regarder dans une glace si jamais Nairod venait à mourir à cause d'une simple hésitation de la part du responsable de la guilde - il était de son devoir de tout faire pour les membres de la guilde des mages ; et pour ses amis.

    Jordet approuva d'un signe de tête et retroussa déjà sa manche en s'approchant de Leïla.


    « Que dois-je faire ? »

    [HRP : J'ai tenté de rester aussi flou et ouvert que possible. Si jamais quelque chose ne va pas, faits moi signe via mp, Leïla. Il n'est pas facile de s'imaginer le rp de quelqu'un d'autre. /HRP]
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    L'arrivée de Jordet...
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    Leïla
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    MessagePosté le: 13/11/2008 21:05:12    Sujet du message: Besoin de secours Répondre en citant

    A peine avait elle entendu la réponse qu'elle espérait que Leïla se tourna vers Tellane. La jeune fille, les larmes coulant toujours silencieusement sur ses joues, regardaient la scène d'un regard embué par l'angoisse. Elle semblait tétanisée sur place et pourtant l'elfe allait avoir besoin d'elle, et très rapidement. Elle posa d'abord son bras doucement sur l'épaule de la jeune apprentie mais aucune réaction... Elle la secoua alors jusqu'à ce qu'enfin, elle réussisse à attirer son attention :

    "Tellane, tu as fait bien mieux que ce que l'on aurait pu attendre d'une apprentie. Aucune faute n'a été commise alors ressaisis toi. J'ai besoin de ton aide !"

    Leïla aurait très bien pu demander son assistance à Geuurdan, mais alors c'en aurait été fini du peu d'assurance que Tellane avais acquis. Elle se serait sentie dépossédée de son patient et impuissante quant à sa survie. Il fallait au contraire lui prouver que le vieil homme lui devait d'être encore vivant et la maîtresse de guilde parla alors d'une voix apaisante mais ne laissant pas place à la répartie :

    "Ecoute moi bien. Tu vas aller me chercher les aiguilles de pin les plus épaisses et grandes que tu puisses trouver dans la réserve. Amènes en plusieurs au cas où. Il va me falloir aussi du baume désinfectant.

    Aussi vite que possible !"


    Elle regarda Tellane partir aussitôt et reporta alors son attention sur Geuurdan. Elle sentit u petit picotement au cœur mais tenta tant bien que mal de ne pas y prêter attention... il ne fallait surtout pas qu'elle se trouve à nouveau dans la situation de la taverne. Elle se concentra sur ce qu'elle avait à lui demander et dans un murmure lui dit rapidement, sans un nouveau coup d'œil :

    "Geuurdan, trouves moi des cales pour surélever le lit sur lequel on va installer Jordet. Ce sera plus simple pour faire circuler le sang s'il est en hauteur par rapport à notre patient. Fais vite"

    A présent, il lui fallait expliquer à Jordet ce qu'il allait se passer. Le rassurer s'il était besoin et surtout, l'avertir de ce qu'il allait sûrement ressentir. Leïla ferma un instant les yeux, se remémorant chaque détail de la seule transfusion à laquelle elle avait assisté. Elle s'était très mal finie pour le blessé qui était décédé peu de temps après, sans qu'on comprenne vraiment pourquoi mais il ne fallait pas pensé à ça. Elle savait que dans certains cas, cela marchait et cela suffisait amplement pour laisser un espoir. Sans rouvrir les yeux, elle expliqua alors :

    "Bien Jordet... Une fois que mes collègues seront revenus, nous vous installerons sur un lit surélevé. Je piquerais une de vos veines avec l'extrémité d'une aiguille de pin et planterais l'autre extrémité dans le bras de votre ami. Il vous faudra absolument bouger le moins possible. On vous massera le bras pour faire circuler le sang et normalement, tout devrait se terminer en quelques minutes."

    Elle prit alors une grande inspiration, ouvrit les yeux qu'elle ficha dans ceux de l'elfe gris et poursuivit :

    "Vous avez de fortes chances d'être pris de vertiges mais ne vous en inquiétez" *Qu'il est attirant avec ce regard à la fois anxieux et interrogatif... allez, ressaisis-toi, la vie du vieil homme est en jeu* " pas, c'est tout à fait normal. Il vous faudra rester allonger un moment et cette faiblesse passera rapidement."

    Inconsciemment, elle s'était approchée de Jordet et commençait à minauder alors qu'ils étaient presque seuls. La femme qui accompagnait le responsable des mages semblait à présent assoupie et les deux guérisseurs n'étaient pas encore revenus. Ils avaient un peu de temps devant eux et Leïla sentait un frisson la parcourir tout en sentant ses joues se teinter du feu de la passion. Elle avait un travail à faire et elle le ferait.. mais en attendant, pourquoi pas se détendre un peu.

    Elle s'approcha un peu plus de Jordet et lui susurra tendrement à l'oreille :


    "Peut être feriez-vous mieux de vous allonger de suite... que je puisse m'occuper de vous. Vous me semblez bien tendu à l'approche de cette petite intervention."

    Elle perdait le contrôle à chaque seconde qui passait. Au prix d'un énorme effort, elle eut un dernier geste de recul avant de finalement enlacer Jordet...

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    MessagePosté le: 13/11/2008 21:05:12    Sujet du message: Publicité

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    Mélusine
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    MessagePosté le: 13/11/2008 21:24:02    Sujet du message: Besoin de secours Répondre en citant

    [Début à la taverne, fin au dispensaire - oui, faut suivre ]

    Tout avait été beaucoup, beaucoup trop vite. Leïla qui semblait avoir de faibles éclairs de lucidité, mais qui repartait tout aussi vite dans son délire de séductrice acharné ; l'elfe qui était entrée et qui avait fait une scène de ménage, se permettant même d'être prise d'un léger malaise ; le bellâtre qui s'était fait prendre la main dans le sac par sa belle et qui essayait à tout prix de réparer les pots cassés... Tout cela faisait énormément d'agitation, beaucoup de remue-ménage, et Mélusine ne savait, pour une fois, plus quoi dire. Il fallait aussi avouer que le fait qu'elle se retrouve dans son corps à l'âge de 14 ans n'aidait guère son esprit à garder son sang-froid : non seulement parce que c'était assez dur à avaler, comme pilule, savoir qu'on rajeunissait... Et puis elle se demandait aussi si son esprit ne revenait pas en arrière lui aussi. Ça, ça serait la catastrophe.

    En réalité, c'était assez étrange. Pendant la scène de ménage, elle essaya de se concentrer ; les personnes qu'elle avait connues jusqu'ici, elle s'en rappelait très bien, en tout cas pour le moment. Elle se souvenait de tout le chemin qu'elle avait parcouru, de son histoire et de son passé jusque là...
    Mais...
    Son savoir ? Elle ouvrit de grands yeux effarés. Elle avait l'impression que les formules magiques s'échappaient peu à peu de son esprit. Elle pensait à une formule à un moment et l'instant d'après, elle n'arrivait plus à s'en souvenir ! La voilà, la catastrophe.

    Mais avant qu'elle n'ait pu en toucher un quelconque mot à Leïla, ou plutôt lui hurler dessus pour la réveiller et la faire sortir de là, la porte s'était ouverte une nouvelle fois. Décidément, ça n'arrêterait jamais !
    Cette fois-ci, il s'agissait de la jeune guérisseuse de Leïla, Mélusine la reconnaissait sans pouvoir remettre son nom sur son visage - était-ce dû à son rajeunissement ? Toujours était-il qu'elle avait l'air bouleversé, et ce suffisamment pour que Leïla sorte de sa torpeur enivrante. Du moins, elle n'eut pas beaucoup le choix, puisque la guérisseuse l'empoigna et...


    "Il y a un vieux monsieur... un mage... il a été victime d'un sort, il est tout froid. Et j'arrive pas à le réchauffer, j'ai tout essayé. J'ai peur pour sa vie, il faut que vous veniez, je vous en supplie."

    Quoi ?
    Un vieux monsieur...? Un mage ?!
    C'était un de ses mages !
    Le temps qu'elle réagisse, et les deux clercs avaient déjà filé dehors, Leïla traînée contre son grès. Mélusine devait suivre, non seulement parce qu'elle devait rester auprès de la maîtresse des Clercs, pour la surveiller mais aussi pour trouver une solution, mais en plus parce que si c'était un de ces mages qui était en mauvaise posture, elle devait être au courant, et être présente. Elle s'élança donc, sans plus regarder derrière elle le couple qui avait subit de légers désagréments à cause du sort.
    Elle n'avait jamais été bien endurante ni très apte à la course, mais là, quelques années en moins, et elle se sentait comme plus légère. Ce qui n'empêchait pas qu'elle arriva au dispensaire légèrement après les deux clercs, et essoufflée.

    Elle entra dans le bâtiment, marchant sur des oeufs, essayant de faire le moins de bruit possible malgré sa respiration accélérée dans ce sanctuaire du repos et de la guérison. Le silence ne semblait pas vouloir être troublé, sous peine de malheurs, avait-il l'air de murmurer. Mélusine s'approcha lentement de l'endroit où Leïla et Tellane s'étaient regroupées. Elle reconnut Jordet instantanément, et failli s'élancer vers lui. Mais elle s'arrêta immédiatement ; qu'allait-il penser de son état ? La reconnaîtrait-il ? Il se moquerait peut-être d'elle... Et puis, elle ne savait trop pourquoi, elle ne voulait pas se montrer ainsi diminuée devant lui. C'était stupide, parce qu'il était probablement le mieux placé pour l'aider, Leïla étant apparemment touchée elle aussi. Mais quelque chose la retenait, pour le moment du moins.
    De plus, ses yeux purent se poser sur le malade, alors que Leïla s'écartait pour parler à Jordet. Un nouveau coup lui fut porté, un de plus dans cette journée de cauchemar : c'était Nairod, un de ses mages les plus influents et puissants. Il était dans un sale état, Mélusine aurait pu le deviner sans même avoir besoin d'entendre Leïla parler de transfusion sanguine. Tout allait de travers aujourd'hui...

    Et comme pour confirmer cette pensée, avant que Mélusine n'ait pu le prévoir, Leïla fut reprise par sa folie hormonale et... Enlaça SON responsable de Guilde ! Pire même ! Enlaça Jordet !
    Mélusine sentit le rose lui monter à ses joues restées pâles avec tous les évènements de la journée, et ses yeux se rétrécirent alors qu'un air offusqué apparaissait sur son visage. Leïla pouvait bien roucouler dans les bras de qui elle voulait, mais certainement pas dans ceux de Jordet. Et puis aussi, elle le sentait au fond d'elle-même, l'espèce de frustration puérile qu'elle ressentait venait de son rajeunissement. Elle se souvenait inconsciemment avoir déjà ressentit ce genre d'état d'âme quand elle était adolescente : être en colère après tout, être de mauvaise humeur pour un oui ou pour un non, ne pas aimer qu'on lui prenne quelque chose qu'elle considérait comme lui appartenant... Une attitude enfantine, elle le sentait, mais elle ne pouvait pas se contrôler.

    Elle s'avança dans la lumière, oubliant complètement sa première réserve envers le responsable des mages, les mains sur les hanches.


    "Leïla ! Est-ce que tu veux bien te contrôler un peu ?! Lâche-le immédiatement !"

    Ah oui, elle se souvenait aussi... Elle était légèrement autoritaire quand elle était jeune... Certes, elle l'était toujours. Mais depuis, elle avait appris qu'être autoritaire ne voulait pas dire donner des ordres, ou bien considérer les autres comme des moins que rien.
    Pas convaincue que Leïla obéirait assez vite à son goût, elle s'approcha elle-même et tira le bras de la maîtresse des Clercs, la foudroyant du regard. Et puis la gravité de l'instant lui revint en mémoire. Elle commençait à avoir des absences, un peu comme Leïla... Pas de doute, ils courraient tous vers le désastre si rien n'était fait très vite.


    "Leïla... Il faut faire vite... Sauve mon mage, puis sauvons nous nous-même... Notre état empire."

    C'était un murmure destiné à la maîtresse de Guilde, mais dans le silence du dispensaire, ce murmure se répercuta doucement dans toute la pièce. Et Mélusine reposa son regard sur le malade, toujours allongé. Elle n'arrivait pas trop bien à démêler les impressions qui l'assaillaient en cet instant, mais elle se sentait proche de ce vieil homme... Et pas seulement parce qu'il était un de ses mages les plus importants. Il y avait autre chose, comme un mince fil qui les reliait...

    Perdait-elle complètement la tête ?

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    Nairod
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    MessagePosté le: 14/11/2008 10:59:26    Sujet du message: Besoin de secours Répondre en citant

    Nairod ignorait tout de ce qu’il entourait.
    De l’agitation des Clercs pour le réchauffer et le réanimer jusqu’à l’arrivée de Jordet suivit de Leila, tout n’était que néant dans son esprit.
    Pourtant, dans les méandres cotonneux de son esprit plongé dans le coma, il sentit quelque chose à l’arrivée de Mélusine.
    Un quelque chose inexplicable, mais différent de toutes les autres fois où il l’avait rencontrée, bien vivant.

    Soudain, le vide se changea en décor. Nairod pu voir des images. Un lit. Un lit sur lequel il était étendu, et du monde s’affairait autour de son corps. Il était au dessus.

    *Étrange sensation que de se voir de l’extérieur. Il faudrait que j’essaye ça par magie un jour…*Pensa-t-il.

    Il ne réalisa pas qu’il lui serait sans doute impossible d’essayer cela plus tard car il n’y aurait pas de plus tard.
    En bas, allongé sur le lit, son cœur s’arrêta.
    Arrêt cardiaque.
    Le noir.

    C’est à cet instant précis que Nairod sut.
    Il vu Mélusine d’apparence beaucoup plus jeune. Une enfant.
    C’est le visage de cet enfant qui lui permit de comprendre, comme une évidence.
    Mélusine avait les traits de sa mère…les traits de sa grand-mère. Les traits d’Eva.

    *Mélusine…Tu es ma petite-fille !*

    A cet instant, il sut également que cette révélation coïncidait avec sa mort.
    Il ne pouvait pas apprendre cela vivant. Jamais il ne l’aurait comprit.
    Néanmoins il ne sentait aucune peur. Aucuns regrets.
    Sa vie n’avait été faite que de compassion et d’altruisme.
    Il avait consacré sa vie à la magie, et il paraissait comme logique qu’il meurt touché par un sort.
    Le Mage à l’origine de ce sort lui n’était pas prévu. En lieu et place d’un Mage puissant ayant vaincu Nairod lors d’un combat singulier, Nairod avait été fauché par un sort émanant de sa disciple choisie Andréia.

    Il flottait là, au dessus de cette chambre, presque indifférent au sort de ce vieux Nairod étendu et pâle duquel plus aucun souffle de sortait.

    *Je…Je suis en train de mourir. C’est étrange. Je ne pensais pas que cela se passait comme cela. C’est terrible et sans intérêt à la fois. Affolant et indifférent à la fois.*

    Il sentait son aura envahir la pièce de toute sa puissance magique libre de son corps trop étroit. Il se sentit capable de tout ou presque. De tout, sauf de revenir dans son corps bien trop réel. Un corps trop vieux. Trop usé.
    Nairod mourrait.
    Nairod mourra.
    Plus rien ne pouvait y changer.


    [Fin de jeu pour Nairod]
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    Jordet Tel'Ahn
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    MessagePosté le: 29/11/2008 11:53:09    Sujet du message: Besoin de secours Répondre en citant

    Jordet était toujours planté là et ne pouvait qu'observer les faits et gestes des guérisseurs. Il se sentait impuissant et posa de plus en plus souvent un regard inquiet sur son ami, allongé là, inerte. Malgré toutes les années de sa longue vie d'elfe-gris, malgré les cohortes de formules et de rituels magiques qui s'alignaient dans son esprit, il ne pouvait rien faire. Jordet avait déjà ressenti cette impuissance maintes fois durant sa vie... était-il finalement qu'un faible mage inutile ?

    Tout autour de lui se passa tellement vite et lui, il était planté là, la manche retroussée, le regard figé sur Nairod. Il se rappelait leur première rencontre, les longues discussions autour d'une tasse de thé fumante, les dernières semaines durant lesquelles Nairod avait appris au jeune elfe-gris de se servir des énergies magiques extérieures à son corps, afin de pouvoir enfin contourner ce fichu poison qui l'empêchait de pouvoir user de tout le potentiel magique à sa disposition. La vision de Jordet devint floue petit-à-petit, les contours du corps de Nairod s'effaçaient et une première larme coula le long de la joue de Jordet. Mais tout à coup, l'elfe se vit arraché de sa tristesse par des bras qui l'enlaçaient. Il lui fallait un petit instant avant de comprendre qu'il s'agissait là de Leïla. Il eut un premier geste de recul et il aurait voulu la gifler pour lui remettre les idées en place : Nairod tait en train de mourir et ils n'avaient pas le temps de se consoller, mais finalement, Jordet se laissa faire.

    Cela faisait maintenant quelques semaines qu'il n'avait plus vu Mélusine, comme si elle essayait de l'éviter pour une raison qui se dérobait complètement à Jordet. Et depuis des mois, il aurait voulu l'enlacer, comme le faisait Leïla maintenant avec lui, mais non : la politesse et la contenance l'en avaient empêché. Il s'était noyé dans le travail, afin de pouvoir ensevelir ses sentiments au plus profond de son être, mais rien n'y fait : ils étaient toujours bien là et refaisaient surface en ce genre de situations. Jordet savoura cet instant et inspira profondément le parfum que dégageait la maîtresse de la guilde des clercs pendant que les larmes continuaient à couler sur ses joues. Il n'avait pas soulevé ses bras pour enlacer à son tour Leïla, trop de fatigue, trop de remords.

    Une petite voix enfantine l'arracha de ce moment de calme. Une petite fille avait fait son entrée dans la salle... une petite fille que Jordet croyait connaître, mais il ne savait plus d'où... Il était trop fatigué, trop nerveux pour avoir les idées claires. En tous cas, la petite fille avait fait l'effet d'une pierre jetée dans un étang paisible : de nouveau, on commençait à s'agiter.

    Le lit était enfin posé sur les calles et Jordet s'y allongea sans demander l'avis de quiconque. Il fixa le plafond, en attendant de sentir enfin l'aiguille dans son bras qui allait peut-être... non ! Qui allait certainement sauver Nairod.

    Un picotement se fit soudainement sentir dans le bas ventre de Jordet... comme s'il y avait une grande source de magie dans les environs qui se libérait. Son sang ne fit qu'un tour : Jordet tourna la tête vers Nairod et vit, le regard terrifié qu'il poussa un long soupire... le dernier...


    *Nairod !*
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    L'arrivée de Jordet...
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    Leïla
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    MessagePosté le: 10/01/2009 16:45:35    Sujet du message: Besoin de secours Répondre en citant

    Quelle étrange sensation ! Blottie tout contre Jordet, Leïla était en proie à un mélange de sentiments étourdissants : un doux bien-être, comme si elle était seule avec l'elfe gris, mêlé à une culpabilité diffuse. Bien enfouie derrière les pulsions auxquelles elle s'abandonnait totalement en enlaçant le responsable de la guilde des mages, la jeune elfe entendait une petite voix en elle, qui lui disait de s'occuper de Nairod et surtout, qui lui interdisait d'être plus entreprenante qu'elle ne l'était avec Jordet.

    Et puis, sorti de nulle part, elle entendit un flot de paroles colériques. La guérisseuse se demanda l'espace d'un instant qui pouvait bien oser troubler ainsi le calme du dispensaire mais très vite, elle sentit une main qui la tirait en arrière. Leïla lâcha donc l'elfe gris avec regret pour faire face à une Mélusine adolescente, agacée (c'est le moins que l'on puisse dire ^^) et autoritaire, qui l'aurait volontiers tuée sur le champs si ses yeux avaient le pouvoir de lancer des éclairs. Le murmure inquiet, presque lugubre, qui s'ensuivit, termina de sortir la clerc de son état second et la gravité de la situation la fît pâlir brusquement.

    Comment pouvait-elle à ce point oublier ses obligations et se laisser aller de la sorte ? Que lui arrivait-il ?

    Heureusement, Geuurdan et Tellane n'avaient pas perdu leu temps. Leïla constata - non sans se demander ce que ses guérisseurs pouvaient bien penser de son comportement singulier - que le lit qu'elle avait désigné pour être celui du 'donneur de sang' était surélevé de cales, les aiguilles de pin et le baume désinfectant attendant sur une petite table toute proche. Elle vit aussi Jordet s'allonger tout près de Nairod, la manche retroussé au-delà du coude. Bref, tout était dans l'attente qu'elle daigne enfin se préoccuper de l'état de son patient.

    *Concentre-toi sur ce que tu as à faire ! Oublie tout le reste ! Désinfection, aiguilles, circulation du sang. Désinfection, aiguilles, circulation du sang. Désinfection, aiguilles, ... *

    Leïla se concentrait sur sa litanie afin de ne se laisser déconcentrer par rien d'autre... et encore moins par la présence toute proche du responsable des mages.

    A présent, il fallait faire vite. L'état du vieillard était de plus en plus préoccupant et la Maîtresse de la guilde des Clercs devait en plus faire face à une possible rechute avec le risque de ne plus avoir d'éclairs de lucidité. Se forçant à ignorer ses hormones en ébullition, elle s'avança entre les deux lits et empoigna un linge qu'elle entortilla sur lui-même. Sans même un regard ni un mot pour Jordet, elle passa alors le linge sous son bras et fit un nœud en serrant très fort. Elle imbiba alors un autre linge de baume désinfectant et stérilisa du mieux qu'elle put l'aiguille de pin la plus grosse. Elle tâta alors du doigt le bras de Jordet, à la recherche d'une veine et y planta l'aiguille d'un geste assuré.

    Une fois l'opération renouvelée, sur le bras de Nairod cette fois-ci, elle dénoua le linge et frictionna le bras de l'elfe gris afin de faciliter la circulation du sang. Tout se déroulait à merveille mais soudain, une profonde angoisse envahit la guérisseuse. Elle se tourna vers le vieillard, juste à temps pour voir sa respiration ralentir imperceptiblement et s'arrêter tout aussi inexorablement que la vie le quittait. Leïla, impuissante, cessa de masser le bras de Jordet et, prise de tremblements incontrôlables, s'effondra sur le sol.

    Sans un mot, le regard vite, elle resta ainsi à genoux, insensible à ce qui l'entourait. Seules les larmes qui coulaient en silence sur ses joues attestaient du drame qui s'achevait dans le dispensaire...


    [pas top mon rp mais au moins, ça permet d'avancer ]
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    Mélusine
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    MessagePosté le: 01/02/2009 15:39:21    Sujet du message: Besoin de secours Répondre en citant

    Tout se passa très vite.

    Leïla sembla lutter contre elle-même, mais finalement sa véritable conscience l'emporta et elle reprit le dessus. Mélusine put la voir s'affairer, le visage inquiet, sur l'opération qu'elle devait tenter entre Jordet et Nairod. Le Responsable des Mages n'avait apparemment pas reconnu Mélusine, mais elle n'eut pas le temps d'essayer de lui faire comprendre, qu'il était déjà installé... Et que Nairod rendit son dernier souffle.

    Elle ne sut pas trop comment, mais elle prit conscience, elle, gamine de 14 ans, qu'une part d'elle s'envolait avec lui. Et ses pensées revinrent immédiatement vers sa mère. Son masque d'adolescente autoritaire et déjà sûre d'elle, exactement le même que celui qu'elle avait quand elle avait réellement cet âge, tomba. Elle ne voulait plus être grande, elle ne voulait plus travailler dur pour être puissante ; elle se retrouvait une nouvelle fois face à la mort d'une personne qui lui était proche, et la fillette de 14 ans qu'elle était redevenu ne le supportait pas. Elle ferma les yeux avec force, écrasant par la même occasion les larmes qui étaient montées à ses yeux, se boucha les oreilles des deux mains, comme pour se renfermer sur elle-même et se protéger de la réalité. Mais c'était impossible...
    Alors, comme l'enfant qu'elle était bel et bien, elle se mit à pleurer. Mélusine tomba à genoux par terre et sanglota bruyamment tout en reniflant et en appelant sa maman, vers qui Nairod s'en était allé. C'était tout ce qu'elle voulait : revoir sa mère, qui lui manquait tant même si elle tentait de faire croire le contraire.


    "Maman... Reviens, maman..."

    Une toute petite sonnette d'alarme retentit en elle. Elle n'avait pas 14 ans. La situation était dangereuse et bizarre. Il fallait faire quelque chose. Entre ses larmes, elle releva la tête et ses yeux tombèrent sur Jordet, qui avait l'air abattu et abasourdi. Elle se rappelait vaguement que lui seul pouvait faire quelque chose. Il fallait qu'elle lui parle... Mais elle n'en avait pas envie, elle en avait marre d'avoir des responsabilités et d'être sérieuse... Elle voulait juste revoir sa maman et se retrouver dans ses bras, comme quand elle était petite... Parler à Jordet...

    "Je suis Mélusine, c'est moi, Mélusine... Fais quelque chose... On est sous l'emprise d'un sort..."

    Et elle se remit à pleurer. Elle pleurait comme pleurent les enfants, pour tout un tas de choses en même temps : parce que Nairod était mort, parce qu'elle voulait sa maman, parce qu'elle se rendait compte que son état n'était pas normal, parce qu'en son fort intérieur, une part d'elle luttait encore pour ne pas replonger complètement dans l'adolescence et pour conserver encore son esprit de femme.

    Puis un cri transperça la salle, à l'atmosphère déjà morbide, du dispensaire. Mélusine ne pleurait plus de tristesse, cette fois elle criait et pleurait en même temps parce qu'elle souffrait. Encore cette douleur, la même que quand...
    Que quand elle avait déjà rajeunit et s'était retrouvé à l'état de 14 ans.

    Les cris perçants redevinrent des sanglots, puis les sanglots se calmèrent tout doucement et se transformèrent en des pleurs plaintifs. Au milieu de la salle, par terre, se trouvait une petite fille de 4 ans, qui regardait les gens présents autour d'elle sans comprendre, avec de grands yeux sombres et apeurés. Elle était perdue. Tout ce qu'elle ressentait, c'est que quelque chose de grave s'était passé. Mais son regard se reposa vite sur Jordet, pour ne plus le quitter. Est-ce que l'esprit de Mélusine était encore présent dans ce petit bout d'enfant...?

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