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  • Un peu d'or brun dans une cuillère d'argent blanc

     
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    Auteur Message
    Anakin
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    MessagePosté le: 23/03/2007 18:31:35    Sujet du message: Un peu d'or brun dans une cuillère d'argent blanc Répondre en citant

    Un peu d’or brun dans une cuillère d'argent blanc


    Avez-vous déjà connu la peur ? Je veux dire la vraie peur... Celle qui vous glace le sang, où comme une bête effarouchée prise au piège vous voyez la mort s'approcher inexorablement. Moi Tanaë 13 ans j'ai fais de cette peur une compagne de tous les jours en ce moment où le sable blanc coule dans le sablier ; des minutes noires s'écoulent pour mon peuple.

    Dans la cale sombre Tanaë se réveilla ; entourée de gémissements et de plaintes étouffées. Autour d’elle flottait tel un parfum empoisonné l’odeur mêlée à celle du vomi. Son voisin Homme ou femme –elle n’aurait su le dire tant il faisait nuit- s’affaissa brusquement sur son épaule frêle. Une idée étrange traversa l’esprit affolé de l’adolescente et si il était …
    Une trappe s’ouvrit et l ‘astre du jour étira paresseusement sur le spectacle déchéant auquel il ne prêtait guère attention. Les prisonniers étaient serrés les uns contre les autres formant de leur peau sombres mêlés une masse noire informe. Les bébés dont l’esprit jeune ne comprenaient pas la cruauté pleuraient l’ineptie de cette situation. Les vieillards résignés, dont le cœur plein de cicatrices connaissaient la méchanceté de l’âme humaine gémissaient doucement serrant entre leur bras maigres des souvenirs de jeunesse impalpables.
    Tanaë profita du Soleil pour découvrir le compagnon d’infortune reposant lourdement sur son épaule d’enfant. C’était un vieillard, maigre, édenté ne possédant plus comme atours que quelques cheveux éparses un front ou se mêlaient rides de l’âge et rides de souffrance. Les traits de son visage étaient tendus et ses yeux exorbités restaient grand ouverts comme s’ils avaient voulu indéfiniment la vie qui s’était enfuit de son corps, tout roitelet fou qu’elle était. En effet il était mort, ainsi l’idée qui avait traversé la pensée de la jeune fille était vraie… Terrifiée tant par le corps sans âme que la mort personnifiée dans les yeux du vieil homme Tanaë se dégagea avec forces comme pour lutter contre l’atroce déesse qui emportaient les âmes.
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    Anakin
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    MessagePosté le: 23/03/2007 18:32:37    Sujet du message: Un peu d'or brun dans une cuillère d'argent blanc Répondre en citant

    En haut un autre mystère se tramait, la trappe ne se refermait pas. Les prisonniers hébétés avaient perdu la notion du temps et ne se rappelèrent que c’était l’heure du repas que lorsque la nourriture fut distribués par un noir esclave dans les écuelles en bois. C’était une bouillie de manioc car cet aliment de base était ce qui se conservait le mieux. Ce repas ne suffisait pas à combler les estomacs et remplissaient les cœurs de désespoir.
    Cependant une fois que le peu de bouchées de bouillie furent englouties par tous, la trappe se rouvrit. C’est ainsi que ceux qui étaient les plus proches du pâle halo de lumière purent voir une échelle descendre. De grands cris avertirent ceux qui comme Tanaë ne voyaient rien, l’obscurité les rendant pratiquement aveugles l’ouïe pallia à cette cécité éphémère et invita chaque prisonnier à se lever tant bien que mal.
    Etrangement beaucoup d’esclaves ne se levaient pas … «seraient-ils sourd ? » Se demanda innocemment Tanaë. En les regardants couchés dans le fond de la cale, l’adolescente comprit que la mort avait reçu son dû dans ce sinistre bateau allié de cette perfide déesse. Femmes, hommes enfants et vieillards se ruaient vers le soleil symbole d’un espoir de survie. Privé du soutien d’un corps vivants les cadavres s’effondrèrent sur le sol poisseux et dur sans que personne ne s’en préoccupe.
    Et la trappe se referma sur les être dont le cœur avait cessé de battre, on viendrait les chercher plus tard et les requins auraient ce jour-là pitance...

    Le bateau débarqua dans un étrange endroit. Que de joie sur ces visages blancs comme la neige, les femmes pleuraient leur joie de voir leur mari revenir de la chasse aux sauvages en bonne santé, vivants et fringants comme de jeunes étalons. Mais avant de songer aux retrouvailles il fallait attacher la marchandise. Tanaë sentit à ses pieds un bruit de chaîne. Cliquetant à chacun de ses pas et broyant sa cheville délicate, la jeune fille était à présent attachée a d’autres esclaves. elle venait d’être enchaînée à d’autres vies fantômes.
    Le soleil était devenu un ennemi, sourd aux supplications muettes du peuple d’ébène. Habitué dans leur pays aux rayons ardents mais nullement aux chaînes frottants contre leur chevilles et a cette douleur augmenté par la sueur coulant entre le fer et leur chair. Au loin un marché avait lieu, les voix des blancs hurlaient en une langue inconnue des chiffres et louanges sur leur marchandises. Les badauds passaient, la bourse en cuir pendant à leur ceinture ne demandant qu’à s’alléger.
    Les prisonniers regardaient autour d’eux, les uns avaient les yeux brûlants de colère et de rage intérieure, ceux-ci aussi droit que leur permettait leur corps épuisés fixaient les passants d’un air hardi. Dans le regard d’autres captifs la flamme vacillait dangereusement menaçant de s’éteindre. Dans les derniers enfin la lueur était morte, corps n’ayant plus d’esprit, leur âme avait quitté la terre et leurs yeux voilés signifiaient le deuil de la réalité pour se mourir à petit feu dans le rêve éternel.
    Les prunelles aux couleurs de l’ambre de Tanaë brillaient d ‘une lueur incertaine et un coup de vent chavirerait son cœur comme il l’aurait fait avec la pirogue d ‘un pêcheur...

    C’est dans un état second que la jeune file s’approcha du marché, pourquoi y aller ? Elle n’avait rien a troquer … si … son propre corps et sa liberté contre la survie, c’est ce qu’elle compris quand un blanc petit et trapu fit tinter des ronds dorés dans la main du capitaine du bateau. C’était leur monnaie d’échange comme on échangeait un cochon contre un coq ou que l’on promettait à un chasseur une poule s’il débarrassait quelque coin d’eau ou un caïman avait élu domicile. L’homme trapu prit son bétail à deux pattes et l’installa à sa convenance sur l’étal. Présentés en face de chaque client les compagnons de Tanaë et la fillette elle-même se sentaient humiliés au plus profond de leur être, déjà le tourbillon de la haine se formait dans l’esprit de l’adolescente et du peuple d’ébène. Pour le moment peu habituer à haïr le cœur de Tanaë saignait de cette violence inouïe et nouvelle. Dans sa langue ethnique ou les sentiments avaient un sens et possédaient une divinité les mots raisonnaient, elle invoqua son dieu qui provoquait les terrible tempête et appela a elle cette nouvelle compagne fort peu désirable mais étant la seule à lui tendre la main : la haine

    Tourbillonne ! Rugit ! Hurle ! frappes ! Emballe-toi !
    Le voile de la douceur se déchire en moi
    Torturé...qu'est-il devenu mon pauvre esprit ?
    Le rideau s'ouvre sur cette scène de violence inouïe

    Tempête qui souffle ! ils crient leur peur ! moi je ries !
    Oh oui ! Détruis-les tous comme des fétus de pailles
    Brises-les, qu’ils tombent à terre et soient recouverts boue
    Ainsi Ils s'étoufferont dans la souffrance ces canailles
    Avec leurs propres insultes et ignominies

    Rage, ô cri du tonnerre donne force à ma voix
    Larmes arrachées et la pluie qui sans cesse tombe
    Orage mon allié abat la foudre, qu'enfin ils ploient
    Détruit, tues-les tous ! Qu’ils meurent sans tombe

    Prends donc mon énergie si tu la veux
    Je te la donne, détruit cette terrible engeance
    Haine oui je me marie à toi, c'est mon ultime vœu
    Prends ma vie, donne-moi la vengeance


    Ils m'ont brûlée vive, et rouée de coups
    Jeté à terre avec tous leurs mots assassins
    ô puissance, j'en appelle à toi, je suis fou !
    Ils m'ont dévorée mais je serais vengée de ces chiens

    Et le sang coulent infiniment sur mes lèvres que je mords
    comme un ruisseau de passion, oh oui encore !
    Passion, désir, obsession de vengeance, je veux mourir
    Mais avant mon ombre décimera leur rangs


    Vous me le payerez c'est promis mais patience
    Je suis comme le torrent déchaîné qui dort,
    blessures que vous m'avez faites de la lave il en sort
    Et vous vous brûlerez avec... vengeance !

    Sans qu’elle ne s’en aperçoive elle avait crié ces mots, heureusement incompréhensible pour le marchand ainsi que les badauds.

    -Allons dépêches-toi dit Joseph à sa fille en français,

    Il se renfrogna en voyant le monde qui affluait près du port, s’il traînait les meilleures affaires lui passeraient sous le nez comme la dernière fois. Ne sachant pas par quel étal dirigé il laissa faire le hasard, et se dirigea vers un étal ou une voix de jeune femelle sauvage psalmodiait dans sa langue incompréhensible, si tenté que ce soit un langage.

    Joseph fut ravi de tomber sur des africains, ils étaient plus solides pour le travail des champs et les femmes étaient plus dociles … «enfin une fois dressé » pensa le gentleman en examinant la jeune femelle qui criait bêtement l’air en colère. Sa fille Mary était restée en arrière et traînait dans un étal précédent, elle flattait la tête d’un tout petit sauvage tenu par sa mère qui semblait épouvanté

    -Mary combien de fois te l’ai-je dis ? On ne touche pas la marchandise quand on n’a pas l’intention de l’acheter, si tous les gens faisaient ça ! Et tu te laveras les mains !

    S’indigna Joseph puis il se tourna vers le marchand d’esclaves et se mit a lui parler tout en tripotant machinalement les muscles d’un jeune mâle attaché avec Tanaë et 3 autres sauvages, ce dont il avait le droit puisque ‘il allait probablement acheter

    -tout de même, c’est un monde, les enfants sont de plus en plus curieux, a notre époque ils ne respectent plus rien ! Nous restions sage attendant que nos parents nous dise quelque ordre ou remarque avant de bouger.

    Le vendeur ne contredit surtout pas le client potentiel, acquiesçant toujours et faisant mine de compatir en levant les yeux aux ciels il fit tourner le noir pour que Joseph examine son dos, un bon dos bien droit parfait pour porter de lourdes charges même s’il ne valait pas un mulet capable d’avoir plus de force.

    On pouvait lire la concentration sur le visage empourpré de Joseph sous l’effet d ‘une réflexion intense, il passait
    Et repassait examinant le lot proposé. Ses petits yeux porcins fouinaient les moindres recoins et replis de peau à la recherche d’éventuelles traces de maladie

    -c’est que c’est fragile ces animaux-là en plus argua-t-il pour justifier son examen minutieux

    -oh moi je les mets tous les soir dans la grange, avec l’humidité du soir ils prennent vite froids et ne sont plus efficaces le matin alors après pour les soigner … parce qu’en plus il leur faut un médecin. Leur anatomie se rapprochant de la notre faut payer un médecin … maintenant c’est fini la bonne poire soit ils guérissent, soit ils meurent mais même malades ils bossent, au moins jusqu'à la fin, après tout ce ne sont que des nègres s’emporta le marchand, son ventre dodu gonflé d’importance et sa voix mielleuse montait dans les aigus puis redescendait dans les graves

    Ravi de trouver pareil compère pour parler de ses idées le client ne regarda plus le prix et sortit distraitement le prix demandé cessant son inspection au niveau d’une jeune noire enceinte attachée juste à côté de Tanaë

    Mary regarda son père acheter le lot vendu et s’en trouva ravie, la femelle enceinte mettrait bas bientôt et elle pourrais peut-être garder le petit , elle qui avait toujours rêver d’un autre animal de compagnie que le pénible caniche de sa mère .
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    Anakin
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    MessagePosté le: 23/03/2007 18:33:04    Sujet du message: Un peu d'or brun dans une cuillère d'argent blanc Répondre en citant

    Une chaîne fut passée autour du cou des esclaves puis ils furent sommés à coups de triques de se rendre jusqu’au fond du marché ou une étrange odeur de chair grillé embaumait l’air. La fille de Monsieur Delacourt (Joseph) frémit à cette idée. Le père délicat jugea qu’il était indisposant pour une jeune demoiselle a la fleur de l’âge d’assister à pareil spectacle et lui propose un présent de son choix

    Mary ravie de cette surprise alla près d’un étal ou se vendaient de superbes colliers faits en ivoire eux aussi importés d’Afrique. Elle hésita longtemps entre un collier ou un petit animal et se décida finalement pour la seconde solution. Menant son père vers le petit qu’elle avait repéré la jeune fille montra du doigt le cadeau choisit. Le vendeur qui ne manquait point de babette et de mots doux au bout de sa langue fourchue dispensa gracieusement Mary de diverses louanges dont nous passerons les détails

    -Votre fille sait ce qu’elle veut, qu’elle joli petit, si vous prenez la mère je vous fait un pris. C’est une bonne femelle avec du lait pour un petit chiot que la mère refuse

    -Nous n’avons pas de jeunes chiens à allaiter merci ! Je prends le petit point ! S’exclama Joseph irrité par tant de bavardages inutiles. Il paya le bébé puis le confia à sa fille

    -bonne journée mademoiselle et monsieur dit le marchand un peu renfrogné d’avoir été coupé dans son élan. Voilà qu’il se trouvait avec une négresse pleurant son petit et hurlant à tout va le même mot sortait de sa bouche quelque chose approchant de an, de ao, non ...San ao ? non sankao a oui c’était ça ... allons bon elle ne pleurait pas, c’étaient des gouttes de sueur, le marchand se repris, quel idiot il faisait, des larmes et puis quoi encore pourquoi pas un esprit intelligent.


    Pendant ce temps Tanaë et ses compagnons faisaient face à un étrange objet en métal –matière inconnue pour eux- au bout duquel des braises grésillaient. La jeune fille regardait avec effroi « l’arme» s’approcher de sa peau, il semblait à la jeune fille que l’objet frémissait de plaisir et d’impatience, sans doute un démon fourbe c’était caché là .Mais l’une des possibilités étaient que L’homme qui tenait le marqueur soit le démon lui-même, le sourire de prédateur devant sa proie piégée qu’il affichait rendait ce cas tout à fait plausible. Quoi qu’il en soit Tanaë n’était pas plus avancée ; elle allait se faire griller la chair comme un poisson que sa mère cuisait pour mieux le conserver.
    Sur le devant de l’épaule la jeune fille ressenti une douleur atroce, ça faisait mal de perdre sa liberté. Ironiquement le signe apposé était très simple, c’était une croix, une simple petite croix comme on raye le droit à la vie. Tanaë se rappela ses matinées passées dans les savanes à courir avec sa sœur après les gazelles sautillantes et leurs petits maladroits. Parfois calme elles se reposaient au bord d’une rivière assez petite là où les dangereux hippopotames ne venaient pas se délecter de l’élément liquide. Là elles tressaient des couronnes ou se faisaient des tatouages. N’étant pas adulte Tanaë ne pouvait en avoir un permanent, alors elle se contentait de l’éphémère colombe dessiné par sa sœur à l’endroit même ou la croix était en ce moment même.

    Le capitaine anglais Dunker observait le marquage, sa marchandise avait du succès. Il avait vendu ses noirs à un monsieur petit et trapu dès son arrivée et déjà les Africains se dispersaient en lot vers un maître qui les avaient achetés. Le Capitaine s’en retourna sur la dunette de son bateau et s’installa tranquillement, Il sortit une pipe aux contours en ivoires et se mit à rêver un moment. Les bénéfices étaient importants, il regrettait juste d’avoir dû jeter un quart de la marchandise aux requins. Outres ceux qui étaient morts durant la traversée il y avait parmi ce quart des auteurs de rébellion, dans la bagarre il avait perdu Un-Œil qui n’avait pas vu un nègre l’attaquer sur le flanc droit et pour cause le pauvre matelot ne voyait plus de cet œil là justement . A présent il fallait porter la nouvelle à la femme et ensuite consoler la veuve épleurée comme le veux la bienséance en lui assurant que la mort de son mari avait été héroïque.
    Il y avait aussi le problème du radoub (renouvellement de l’équipage). Epuisé par un voyage mouvementé dû aux tempête et à la rébellion il fallait à tout prix chercher d’autres hommes pour repartir le plus tôt possible
    C’était un ami qui avait conseillé à Dunker de faire un crochet par l’Afrique –les nègres sont plus résistants, les femelles bonnes reproductrices- D’habitude il faut dire que le Capitaine préférait s’approvisionner à st Domingue ou en Martinique mais il avait décidé au dernier moment de d’écouter son ami. Il ne le regrettait pas malgré les aléas de voyage car la marchandise il avait remarqué s’écoulait mieux. Sur ses pensées :’Homme alla rédiger son rapport dans sa cabine comme il le faisait a chaque voyage pour garder un trace écrite.

    « Comme Jonhson me l’avait conseillé j’ai fais cap vers la côte africaine .Arrivés là-bas le chef de la tribu nous attendait. Il nous a vendu une bonne centaine d’esclaves en échange de quincaillerie diverse et d’eau-de-vie. J’ai chargé P’tit Timy et deux autres hommes de charger le ravitaillement de « La Douce Espérance » , cinq autres matelots ont assemblé et parqué la marchandise. Le chemin du retour fut plus pénible que l’allée . La mer fut mouvementée et la brise peut avenante . Nous avons eu plusieurs soucis , un nègre présenta des pustules. Nous l’avons isolé deux jours et il est mort, nous avons alors jeté par-dessus bord la marchandise contaminé. Une rébellion de la part des sauvages malades a eu lieu où nous avons perdu Un-Œil. Cependant les bénéfices importants ont pu combler les déficits générés par les noirs .

    En ce dimanche 17 juillet 1757 je me trouve près du port des Antilles près du marché. Voici le bilan

    -Dégâts humains : 1 matelot perdu et le reste de l’équipage épuisé
    -dégâts matériel : une voile déchirée par la tempête et des tonneaux d’épices perdus en mer durant la rébellion
    -Dégâts marchandises : perte de 35 nègres : 14 mâles et 21 femelles

    Conclusion : bénéfices importants

    Le Capitaine Dunker
    Lettre écrite le 17 juillet 1757 aux Antilles
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    Anakin
    Invité

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    MessagePosté le: 23/03/2007 18:35:20    Sujet du message: Un peu d'or brun dans une cuillère d'argent blanc Répondre en citant

    Le marquage finit La jeune fille et son père se dirigeaient vers leur nouveaux esclaves. Mary joyeuse d’avoir un petit négrillon le regardait avec l’attendrissement d’une fille pour sa poupée. Poupée qui pleurait d’ailleurs en effet le bébé était complètement terrifié par les événements qui avaient eu lieu et qui dépassaient son esprit de tout-petit.

    -Oh père comment vous remercier ? demanda l’enfant reconnaissante

    -en le faisant taire répondit froidement le père qui se rembrunissait à vu d’œil gêné par le bruits du sauvageon .

    Mary ne se fit pas prier de peur que son père jette sa nouvelle poupée par terre en lui sommant de l’abandonner là. Il ne se gênait pas pour briser un objet de valeur qui l’embêtait alors un simple négrillon … Le petit finit par se calmer a la voix douce de la jeune fille aux cheveux d’or qui murmurait des mots en une langue inconnue de lui mais au son plaisant. Soudain un hurlement de jeune fille venant du lot qu’avait acheté le père de Mary retentit

    -Sankao ! Sankao !

    Dans les bras de la l’étrangère blonde se tenait le frère de Tanaë. Cette dernière s’opposa à ce vol ignoble en protestant a vive voix dans sa langue. Mais seuls ses compagnons d’infortune la comprirent, seulement ils avaient bien assez de leur misère a porter pour joindre leur cri à ceux de Tanaë. La fillette savait que les familles étaient déchirées car venant de l’étal voisin l’adolescente avait entendu les cri d’une femme désespérée à qui on arrachait le bébé, d’ailleurs mêlant ses cris aux siens la mère déchue continuait de s’épuiser à appeler son enfant . Soudain Tanaë stoppa ses cris , la femme elle continuait. Dans le brouhaha de la foire aux esclaves la jeune captive se concentra sur les hurlement de la mère …. Mais ce n’était pas une autre famille se divisant, c’était la sienne, sa propre mère . Ainsi elle était là et appelait son fils . et dans le même écho que sa mère Tanaë hurla a nouveau le nom de son petit frère

    -Sankao !Sankao !

    Mais l’homme blanc lui asséna une claque d’un revers de la main tellement puissant que Tanaë glissa dans ses chaînes. La fille enceinte qui se tenait à ses côté la retint le souffle coupé .

    -Je ne sais pas si j’ai fais une bonne affaire finalement grogna monsieur Delacourt en tirant sur la chaîne pour que les esclaves suivent.

    Au bord du marché Joseph trouva son cheval et le double poney noir et blanc nommé Kitsune de sa fille .

    -Il serait temps que tu prennes un beau pur-sang plutôt que cet animal d’enfant mal proportionné. Et en plus tu le gâtes trop il a un ventre énorme, cette bête est ridicule

    gronda Joseph chaque fois qu’il voyait le poney tourner ses gros yeux stupides vers lui il avait envie de s’en faire un bon steak .

    -Mais Père j’aime Kitsune ! implora Mary

    Joseph leva les yeux aux ciel vraiment sa fille n’avait pas l’air fier assise sur un gros animal mal fichu et un nègre dans les bras

    -Tu t’attaches toujours à des choses grossières ma fille !

    Mary haussa les épaules puis chanta une berceuse au petit nègre . Joseph pendant ce temps avait attaché la chaîne d’esclaves derrière la selle de son cheval et tenant les rênes d’un mains il claqua des talons et partit dans un petit trot léger tandis que le poney suivait d’un pas grossier le pur-sang. Mary ne disait plus rien à son père sachant que ce dernier changeait rapidement d’humeur et dans l’état ou il était il pourrait vite lui reprendre son « cadeau » ; elle se contenta donc de chantonner à mi-voix pour les petit

    -Mary cesse cela immédiatement ordonna Monsieur Delacourt d’un ton irrité et catégorique . Tu es ridicule ce n’est qu’un négrillon , lui chanter des berceuses et pourquoi pas lui faire des câlins aussi ?

    A chaque pas que faisaient les chevaux un nuage de poussière s’élevait du chemin . Pour les prisonniers cette situation devenait insupportable. Obligés de courir derrière l’animal qui trottait tout en se prenant le sable dans la figure .Exposés à la chaleur accablante , attachés les uns aux autres par une chaîne étaient une humiliation , être forcé de courir après un animal mieux traités qu’eux en était une autre

    « Et le sable blanc s’écoule dans le sablier tandis que des minutes noires s’écoulent pour mon peuple»

    Tanaë souffrait tant physiquement que mentalement. Il fallait courir au même rythme que les autres sous peine de tomber et de se faire traîner sur le sol . Une calèche passa devant Joseph sa fille et les prisonniers. Les coursiers écume aux lèvres de leur galop soulevèrent des nuages de poussière tels que Tanaë en devint presque blanche . Cette attitude indifférente blessait Tanaë qui était déboussolée

    « jamais je n’aurais cru qu’il existait tant de divinité… je comprends pourquoi le Dieu du soleil fut délogé de son royaume, tous ces démons descendus sur terre pour le défaire de son trône «

    Soudain le cheval de Joseph pila quand ce dernier tira sur les rênes, l’animal hennit la bouche blessée par le coup. Les esclaves s’encastrèrent dans le derrière du Cheval qui furieux envoya une ruade au premier de la file. Le petit Poney de Mary s’arrêta quelques mètres plus loin de lui-même en dodelinant de la tête n’attachant pas grande importance a sa maîtresse qui essayait pour plaire a son père de faire un arrêt aussi spectaculaire

    -Cet animal est ridicule grogna le père une nouvelle fois puis il reporta son attention sur la demeure ..sa demeure
    Bien que petite comparée aux autres il en était fier. La maison était bien arrangée confortable et cossue, installée dans le flanc de la colline. Ses murs blancs en chaux donnaient une impression de pureté, a côté dans le corral quelques chevaux paissaient parmi eux Jinn le poulain né dernièrement eux. Un magnifique pur-sang déjà fringant à la couleur de l’ébène. Non loin devant la maison s’étendait la plantation de canne à sucre. La qualité était plus importante que la taille et en plus la terre était très fertile

    « La terre y est aussi noir qu’un nègre »

    Il disait ça pour se consoler mais bien sûr il ne pouvait s’empêcher d’envier son voisin qui avait une plantation deux fois plus grande que la sienne. Il songeait depuis un moment a transformer sa plantation de canne a sucre en plantation de café, non pas que la concurrence était moins rude mais les esclaves s’usaient moins vite et il pourrait faire des économies sur le nombre .

    Sur le pas de sa porte Joseph vit sa femme qui sonnait la cloche du déjeuner, il hâta le pas vers l’écurie et interpella une vielle esclave

    -Amyani nettoie les deux chevaux , puis occupes-toi des nouveaux esclaves !

    -Si missié dit la grosse sauvage dans un français maladroit

    -Même Kitsune devra être bouchonner avant que tu t’occupes des nègres il est ridicule mais plus utile que tes stupides frères.

    -Si missié ya moi donner des soins aux bêtes avant les frères a moé comme missié a dit

    Le blanc hocha la tête suivit de sa fille qui tenait le négrillon dans ses bras soudain Joseph se tourna vers Mary

    -Ma fille tu sais bien que les animaux ne mangent pas à table ! il va prendre des mauvaises habitudes, pose-le ici ! il dormira dans la grange avec les autres

    -mais papa il est si petit ..si …

    -Il n’y a pas de mais ma fille, Jinn le poulain dort bien ici sans se poser de questions !

    Mary hocha la tête et posa son petit animal dans la litière de Kitsune

    Amyani soigna les chevaux avec toute l’ardeur qui laissait deviner que sa pauvre vie en dépendait. La fille enceinte se dirigea vers le tout-petit et le tendit à Tanaë

    -tiens ton petit frère dit-elle avec douceur mais la vieille servante intervint avec un grand cri

    -Touche pas malheureuse, Elle paraît gentille la Mary mais si on la prive de quelque chose ou si on touche à ses affaires elle devient dangereuse et capricieuse.

    -Mais ce n’est pas une affaire, c’est mon frère rétorqua vertement Tanaë

    -pour elle c’est un objet, une poupée donc redonnes-le si tu veux qu’il vive et que toi aussi tu ne rencontres pas la déesse de la mort pour ton jugement aujourd’hui

    La jeune fille ne comprenait pas Amyani qui paraissait si servile . Ebranlée l’adolescente se laissa choir dans une botte de paille et attendit que l’esclave finisse de s’occuper des animaux. Ceci fait Amyani détacha les chaîne de chacun. La chair de chacun était meurtrie et du rose sur les cheville voir du rouge remplaçait la couleur noire de la peau

    « que le rouge couleur sang coule sur la peau noire couleur misère »
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    Anakin
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    MessagePosté le: 23/03/2007 18:37:02    Sujet du message: Un peu d'or brun dans une cuillère d'argent blanc Répondre en citant

    Monsieur Delacourt était assit dans son fauteuil favori, se prélassant, une bouteille d'alcool fort à la main.

    -Je ne te dis pas le monde qu'il y avait , et puis les bonnes affaires deviennent chères, ahlala le prix de nègres d’Afrique à bigrement augmenté ces derniers temps, mais voyez-vous Ma chérie votre mari a le nez qu'il faut pour flairer les bonnes affaires ....

    Il n'eut pas finit sa tirade d’autosatisfaction qu'une femme sèche, habillée d'une robe en dentelle noire le coupa dans son élan

    -Tout ce que je flaire c'est que vous sentez le sauvage, veuillez donc je vous prie aller vous laver ! Il est inconvenant pour moi de rester à vos côtés, lorsque vous êtes dans un tel état .

    Delacourt soupira. Levant son verre d'alcool, il regarda un moment le liquide couleur ambre qui tanguait doucement

    "les bateaux sur la mer sont ivres, ce qui ne les empêchent pas d'aller loin"

    Monsieur Delacourt se gratta le menton puis sortit de sa rêverie poétique, se dirigeant vers la salle de bain. Sur son chemin il reconnut Mister Guiyo, le caniche noir de sa femme , ce dernier aboyait sur lui, s'égosillant et sautillant sur ses deux pattes arrières pour lui mordiller les mollets et le harceler d'injures canines

    " décidément tout ce qui est noir est stupide et inutile, serait-ce une vocation ?"

    A cette pensée Monsieur Delacourt ne put s'empêcher de sourire, gardant ce rictus jusqu'à ce qu'il disparaisse derrière la porte de sa salle de bain.

    Les contours s'effaçaient dans un halo de lumière flou comme un reflet irréel que l'on pouvait malgré tout caresser des doigts, et où le plaisir consistait à parcourir les veines abstraites de l'objet travaillé. Le blanc mêlé à l'argent pâle de la petite cuillère se reflétaient dans la noisette brune des yeux d'une enfant émerveillée.

    Tanaë reposa l'objet dans un soupir de remords puis la reprit pour la disposer correctement. Amyani, frénétique bousculait les chaises de son gros ventre tandis qu'elle rasait la grande table, ses doigts sans cesse tremblaient comme un rameau de feuilles frigorifié en proie du vent. Ses gestes étaient maladroits malgré la bonne volonté qu'elle y mettait, c'était la peur qui la faisait agir ainsi. Se tromper dans des mouvements faits et refaits des milliers de fois, oublier comment on respire normalement et haleter comme un vieux chien, en perte d'haleine. La peur se transforma en colère contre une petite cuillère qui refusait de se poser sans faire de pli sur la nappe blanche. Un peu plus loin Tanaë regardait la petite cuillère devenir sombre, un sourire amusé se dessina sur ses lèvres lorsque Amyani mit le dos de l'objet devant elle, se mirant un instant dans ce petit miroir, puis elle leva un doigts et se mit à gronder l'objet

    - toi et moi on se connaît depuis plus de 30 ans ! 30 ans durant lesquels je n'ai rien rater ! alors tu ne vas pas me faire de manies ce soir !

    Tanaë ne comprenait pas ce qu'elle ressentait. Dans les paroles de la vieille esclave elle sentait du dévouement pour ces monstres ! mais pourquoi ? La jeune fille avec le regard d'une adolescente sans réponses s'approcha de Amyani, posa ses long doigts fins sur celles de sa compagne et apposa son visage contre la joue de cette dernière. Comme ce contact chaud lui rappelait les siens, et ses rides parcheminés d'histoire qu'elle sentait contre elle lui semblaient familiers, revenir au passé, quand le feu crépitait, ce n'était pas dans une petite cuillère que Tanaë voyait son reflet osciller mais dans la marmite en terre ou l'eau reposait, comme un sage miroir, puis elle levait les yeux et regardait sa grand-mère avant de poser sa joue contre la sienne. C'était si facile de faire le lien, et alors si facile de laisser aller les mots et les points d'interrogations.

    -Amyani, tu as peur de manquer le travail que tu fais pour eux, non pas par crainte du bâton mais pour eux, pour tes geôliers, explique-moi

    le tutoiement s'adressait à sa grand-mère près du feu, la question à Amyani, et la tendresse qu'elle avait dans la voix, aux deux à la fois

    - parce qu'il ne me reste que çà petite, je travaille dur, ils sont ma vie puisqu'ils m'ont coupé les ailes, mais ma réussite serait qu'ils me considèrent comme une bonne servante, ma liberté est morte , mais ma dignité se bat encore pour survivre. J'ai laissée partir ma liberté, mais pas ma force, un jour ils auront la preuve que nous ne sommes pas si bêtes que çà, un jour nous le leur prouverons.

    Ainsi parla la vieille colombe noire aux ailes ensanglantées, qui ne voulait pas perdre le reste de ses moignons d'ailes, en souvenir d'une liberté aimée.

    Pendant que Monsieur Delacourt sortait de son bain, sa femme alla rejoindre les deux esclaves pour vérifier si le travail était bien fait. Elle inspecta soigneusement les couverts, surtout les petites cuillères qui étaient particulièrement rebelles. Ne trouvant rien à redire elle s'attabla à sa table un moment, regarda les tableaux qui ornaient les murs de cette pièce grandiose un long moment avant de froncer les sourcils. Elle avait trouvé un défaut, deux mouches bourdonnants à ses oreilles délicates.

    -J'ai déjà dit que je ne voulais pas de sauvageries dans ma maison !

    Amyani comprit qu'on s'adressait à elle, et s'inclina bien bas

    -madame, pas en vouloir à moi, ni à petite, elle pas parler français encore ! patience, nous sa être que nègres, pas comprendre vite

    le meilleur moyen de sauver la situation était de flatter l’ego de Madame Delacourt, quand à ses rêves de dignité elle devait les remettre à plus tard; Tanaë se demanda pourquoi les blancs avaient toujours besoin de rabaisser les siens, peut-être qu'ils se sentaient menacé au fond ! et qu'ils savaient que Tanaë et les siens possédaient aussi l'intelligence .

    Sur un léger coup de coude de la part de Amyani l'adolescente s'inclina et se retourna, laissant Madame Delacourt à ses fantasmes de réception

    Il portait encore sur son menton l'écume blanche du savon mousseux, celui contre lequel sa femme râlait sans cesse car il était acheté à bas prix dans les marchés et par la même occasion, ne lui paraissait pas très catholique , mais lui l'aimait bien, allez savoir pourquoi, son odeur ? la façon qu'il avait de mousser ? ou juste parce que sa femme ne l'aimait pas ? A cette idée Monsieur Delacourt sourit encore une fois, prenant bien en compte dans un coin de sa tête le nombre de fois ou il avait sourit aujourd'hui...Hum deux fois, bon trois en comptant le rictus qu'il avait fait en concluant la bonne affaire du jour.

    Lorsqu'il eu finit de passer son costume où se mêlait noir et blanc Monsieur Delacourt descendit dans la salle à manger. Vêtu ainsi il se descendit dans la salle de réception et vit sa femme assise au bout de la grande table. Sillonnant le sentier de l'histoire au travers les tableaux de ses ancêtres; S'attardant un instant sur la moustache frisée de son arrière-grand-père conquistador il se prit à rêver, espérant secrètement avoir garder de ses gènes cette fière parure naturelle pour nez. Miranda était là, au centre de la pièce, son regard sévère se perdait dans les dizaines d'yeux des autres tableaux. Dans ce costume Monsieur Delacourt se sentait fringuant, neuf , il sentait le tissu précieux frotter contre sa peau fraîchement lavé. L'envie montait en lui, elle lui apparut belle malgré son visage vieilli. Malgré ses traits modifiés par le temps on devinait qu'elle avait dû être belle femme, et se servant des souvenirs des premières rencontres il eût envie d'elle.

    Miranda ne pensait à rien d'autre que les invités, ils devaient être là d'un instant à l'autre, son esprit avait cessé de croire aux inepties qu'étaient l'amour et la bonté depuis feu sa jeunesse. Longtemps elle observa cet homme qu'elle avait dû aimer pour rassembler le patrimoine culturel. Vieillit par les âges et le soleil, aigrie par l'ennuie, Miranda ne vivait que pour ces grandes soirées où l'on portait son regard sur ses robes de velours.

    Joseph devina que son regard glissait dans le corsage de sa femme, il rougit et humecta ses lèvres, il était encore jeune, tout du moins encore assez pour avoir à résister à certains désirs, d'ailleurs en y réfléchissant bien Monsieur Delacourt fut obliger de s'avouer que ces temps-ci les pensées frivoles étaient assez courantes, trop peut-être....


    Miranda se leva et s'approcha de son mari, il espéra un moment puis s'attrista en voyant que la seule raison de son déplacement était pour aller ouvrir la porte juste derrière soi. Joseph ne comprenait pas pourquoi il était déçu par la réaction de sa femme, après tout comment pourrait-elle deviner ? Leur relation avait toujours été distante et polie. Un accord tacite entre eux deux s'accommoder au mieux de ce mariage intéressé. Monsieur Delacourt sentit le regard de Miranda peser sur lui, terre à terre comme toujours. Soupirant il rajusta sa redingote et fit sonner la cloche pour appeler Iyao.

    Mais pourquoi n'aspirait-il plus à ces soirées organisées autour d'un repas qui réunissait tous les nobles de la ville de St Domingue ? Tout lui paraissait fade, les sourires se mourraient sur ses lèvres, à tel point qu'il devait les compter chaque jour pour être sûr d'en faire au moins un chaque 24h00. Les musiciens arrivaient avec leurs violons et leurs instruments à présent, porteurs de mélancolie et d'histoires enivrantes. Oui c'était bien çà, Monsieur Delacourt se sentait instrument, ballotté de note en note au cours du morceau de musique de la vie, si court et si long, si vif et si routinier à la fois.

    Iyao pendant ce temps arrivait, il était le seul esclave de la maison à porter de beaux vêtements, pareillement que Joseph il portait un vêtement noir et une chemise blanche, certes la qualité était moindre mais les couleurs qui s'entremêlaient étaient les mêmes. Monsieur Delacourt l'interpella et lui ordonna d'aller aider les musiciens à s'installer, remarquant son regard vague et sa voix moins dure que d'habitude... rêveuse peut-être ? Iyao ne dit rien, se contentant d'un salut avant d'aller aider les nouveaux venus
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    MessagePosté le: 23/03/2007 18:37:02    Sujet du message: Publicité

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    Anakin
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    MessagePosté le: 23/03/2007 18:38:49    Sujet du message: Un peu d'or brun dans une cuillère d'argent blanc Répondre en citant

    Les chevaux piétinaient dans la cour, ils piaffaient, énervés par la course éreintante qu'ils avaient dû faire pour que leurs propriétaires ne soient pas en retard. Leur crinière enrubannée de rubans pourpres s'agitaient, suivant le mouvement de leur tête qui oscillait de droite à gauche. Les cochers aidaient les couples à sortir du carrosse, parmi elles en sortit Madame de Rivalday, Miranda humecta ses lèvres sèches et fronça les sourcils. Elle aimait cette jeune femme si distinguée et polie mais n'aimait pas la voir, secouant la tête à la manière d'un des chevaux de la cour Madame Delacourt alla accueillir son amie.

    -Madame De Rivalday quel plaisir

    sa voix sonnait faux, mais pourquoi ? La dame descendit précautionneusement, son mari repoussa le cocher et fit sortir sa femme lui-même, la portant amoureusement dans ses bras. Sous le voile de la robe en dentelle le ventre de la jeune femme était bien arrondit maintenant qu'elle y pensait Madame Delacourt se rappelait que son amie lui en avait touché un mot dans l'un de ses courrier.

    -Mon amie il y a si longtemps, déjà un an que nous n'avons pas dîner ensemble, comme vous le savez mon mari et moi sommes retourné en France par bateau. Il voulait à tout prix visiter sa chère mère si malade. Le périple en bateau a été une horreur, la tempête qu'il y a eu m'a fortement inquiété mais heureusement le petit et moi-même n'avons rien eu.

    Madame Delacourt compta sur ses doigts silencieusement et eut un bref sourire avant de féliciter Camille

    -et bien ma chère si je compte bien, dans moins d'un mois vous voici de nouveau mère

    L'intéressée caressa son gros ventre amoureusement avant de rentrer au chaud, entre temps, noire comme la nuit, elle put entrevoir une jeune sauvage qui bouchonnait les chevaux, son ventre "tait aussi distendu que le sien. Sans méchanceté aucune mais avec la voix d'une connaisseuse ignorante Madame de Rivalday montra du doigt Naya

    -c'est étrange tout de même comme leur mode de reproduction ressemble à notre grosses, n'est-ce pas ? Je me demande si ils ressentent la même chose que nous, le même amour maternel

    -allons voyons ma chère ! Est-ce que les chevaux se posent des questions d'amour ? Est-ce que vaches le font ? Non bien sur que non ! Ils agissent par instinct pour lé survie de la race, ils sont incapable d'éprouver des sentiments amoureux

    "dans ce cas vous êtes un animal ma chère" ne put s'empêcher de penser Camille. Elle s'était prise d'amitié pour la fille de madame Delacourt et celle-ci ne recevait pas tout l'amour nécessaire de la part de sa mère. De même que son pauvre mari qui ne semblait pas très heureux en ce moment


    La soirée commençait, organisée et orchestrée par le tic tac discret mais non moins important pour bien diriger une fête mondaine correcte. Les Delacourt n’étaient pas spécialement riches mais ils payés rubis sur l’ongle pour ce jour-ci qui servirait, si tout allait bien, à dorer un peu leur blason encore trop méconnu. Les invités désormais, envahissaient les couloirs, leurs paroles se répercutant sur les angelots dont le vol était immobilisé dans le bronze, de part et d’autres de la tapisserie. Les sculptures en or, importées du Pérou étaient plus rares, mais bénéficiaient des meilleures places à l’entrée de la grande salle.

    Tanaë dû se passer une robe simple, elle était lourde et grattait, le noir qui composait le tissu la fit néanmoins sourire quelques instants, car ironie du sort, Madame Delacourt portait la même couleur ce soir. L’adolescente regarda la vieille esclave faire de même, sans pouvoir s’empêcher de se gratter furieusement : Tanaë qui ne connaissait pas le coton, se demandait bien qu’elle tour de magie avait rendu ce vêtement aussi désagréable. Ses doigts fins attrapèrent le plateau en argent puis disposèrent les mets inconnus. Son regard se porta sur la cuillère brillante qui servirait à distribuer la nourriture. Aussi blanche qu’elle était noire de peau…aussi précieuse qu’elle était vaurien, aussi brillante qu’elle était terne sous les effets de la fatigue et de la lassitude. Amyani la sortit de sa rêverie d’un coup de coude dans les côtes, puis, un plateau dans la main droite elle fit son entrée. Tanaë remarqua un changement dans l’attitude de l’a vieille femme lorsqu’elle passait la petite porte en bois d’ébène, son maintien était différent. Comme par magie son dos courbé se dépliait et son regard s’éveillait…comme si Amyani aimait ces soirées. La jeune fille suivit du regard Amyani qui s’inclinait dès qu’un blanc prenait quelque chose dans son plateau, l’esclave semblait rêver tout en gardant les pieds sur terre. Ce monde merveilleux elle le parcourait des yeux sans chercher à s’immiscer dans la peau d’une blanche, elle semblait heureuse de rester elle-même, dans cette robe noire qui grattait et donnait chaud. Son esprit avait comme défense, décidé de ne pas se poser de questions, de refuser la réflexion…d’accepter, de se résigner, et de se dire qu’il y avait pire cas qu’elle.

    Tanaë ne put s’empêcher de remarquer l’air songeur de Monsieur Delacourt qui tortillait son illustre moustache, voyant bien l’invité qui lui parlait sans spécialement le regarder. Il semblait observer quelqu’un d’autre. Ses petits yeux porcins étaient à présent aussi ouverts qu’ils pouvaient l’être, et, dans le bleu de son regard Tanaë jura voir une pointe de tendresse passer. La jeune fille elle aussi passa la porte en bois d’ébène, passage d’un monde à l’autre, du calme au bruit, de la couleur blanche de la cuisine immaculée mêlé au noir de leur silhouette aux couleurs frivoles de robes en dentelles. Et les blancs souriaient ; le regard de Tanaë fut attiré par Madame de Rivaldey et son ventre rebondi. Comment des monstres pouvaient-ils porter la vie ? Du coup la jeune fille se demandaient si ils étaient vraiment des monstres … Peut-être étaient-ils simplement dans l’erreur ? Les fautes commises enfermaient votre esprit dans une peur de l’inconnu typique de l’être humain qui vous forçait à essayer de trouver une solution le plus rapidement possible. Lorsqu’on ne trouvait pas la vraie lumière du jour, on allumait un feu, lumière rassurante mais brûlante et dangereuse, et par-dessus tout…artificielle. Cependant le seul sentier qui pouvait mener à une lumière fausse ou vraie était toujours prit dans le cas d’une rencontre avec l’inconnu… les blancs auraient-ils dans un état de panique prit un sentier de connaissance au hasard ? Il leur avait fallu classer ses êtres noirs en vitesse pour avoir l’impression de les connaître et ne plus en avoir peur…ou presque. Ainsi étaient-ils devenu inférieurs à l’homme blanc. Un titre ; une pensée que chacun s’efforçait de croire pour la transformer en vérité.
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    Anakin
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    MessagePosté le: 23/03/2007 18:40:18    Sujet du message: Un peu d'or brun dans une cuillère d'argent blanc Répondre en citant

    La jeune fille sentit qu’on piochait dans son plateau, c’était un jeune homme blond, 17-18 ans tout au plus, il avait l’air de s’ennuyer à mourir, comme le laissaient voir ses paupières à demi closes cachant dans leur ombrage des yeux bruns brillants de fatigue et de lassitude. Tanaë lui lança un appel silencieux pour l’enjoindre à retirer sa main du plateau dans lequel, sa main traînait, comme endormie … l’adolescente eut envie de rire devant l’attitude molle du jeune homme…puis elle jeta un coup d’œil à Madame de Rivaldey qui venait de pousser un gémissement avant de s’affaler dans un fauteuil ocre.


    Le décor semblait tourner, devenant vivant, et dessinant dans son esprit une paillote en boue séchée. La robe de satin vert de Madame Rivalday se transformait en un drap de la même couleur qui recouvrait sa mère. Tanaë fut projetée aux côtés de cette dernière pour l’aider à pousser, puis Sankao était né. Ce fut un cri perçant qui la sortit de sa rêverie, de même qu’une douleur poignante à son propre bassin. Tout le monde c’était approché de la jeune femme, tandis que Tanaë regardait couler entre ses jambes un long filet de sang. Elle laissa tomber son plateau, avec tous ces événements elle avait oublié le sang des femmes, or jamais une femme impure comme elle l’était en ce moment ne devait s’approcher d’une mère en couches. Les cris de Camille se faisaient plus rapprochés et douloureux, on appela le médecin de campagne, tandis que Amyani un peu à l’écart, n’osait se présenter pour aider la jeune femme, et pourtant la vie savait combien de fois elle avait aidé à la mise au monde.

    Tanaë retourna dans la cuisine et s’épongea comme elle le pouvait, mais le sang coulait, plus abondant que jamais et chaud. Chaud comme si un feu de vie avait décidé de consumer son entre jambe. Longuement Tanaë expira puis inspira lentement et profondément pour calmer son ardente crainte…Elle entrouvrit la porte en bois d’ébène de la cuisine et aperçut Madame de Rivalday qui c’était calmé et avait entamé le travail, expirant longuement avant de pousser à nouveau. Tanaë cala sa respiration sur la sienne pour se calmer puis s’assit sur un tabouret, elle avait déchiré sa robe et avait apposé le tissu entre ses jambes. Par la fenêtre ouverte elle pu entendre un hennissement prolongé ; ce dernier se maria au cri de Camille qui continuait ses efforts ; les yeux fermés et des mèches de cheveux en désordre sur son front qui se couvrait de sueur.

    Le médecin portait une redingote élégante, sa chemise blanche contrastait avec le noir de sa veste, mais le tout restait harmonieux cependant. Il avait sans doute la cinquantaine car sa barbe frisé grisonnait. Il sortit un étrange objet plat relié à un fil qui s’accrochait à ses oreilles. Il l’apposa sur le ventre agité de soubresaut de Madame de Rivalday qui gémissait à présent, comme un animal éreinté après une trop longue course. Hochant la tête l’honorable médecin sans façon souleva la robe de Camille et fourra sa tête dessous. Tanaë en fut outré, une femme en couches devait être invisible aux hommes pendant la mise au monde, et là ! C’était un homme qui faisait le travail. Il donna des ordres au hasard et Tanaë s’entendit appelé par Amyani ; cette dernière lui demandait d’aller puiser un baquet d’eu au puits….

    -Mais Amyani ! cria Tanaë dans sa langue je suis impure, le sang des femmes est arrivé !

    La corpulente esclave ne lui laissa pas dire mot de plus, affirmant que tout ceci était faux. Apeurée par la tonalité pressante de Amyani , la jeune fille ne se fit pas prié et couru jusqu’au puits…se demandant si la vieille esclave ne voulait pas lancer un sort à la blanche avec son propre sang à elle. Et si comme toutes les anciennes, la vieille femme avait reçu des informations des dieux ? Sachant que cela se passerait ainsi ce soir même ? Ainsi son sourire tranquille et résigné était nourrit par la vengeance ? Tanaë dehors, apercevant Naya, courbée qui bouchonnait les deux frisons noirs du médecin.

    -La blanche ! Elle accouche

    Sa compagne hocha la tête, porta une main à son propre ventre et regarda l’entrejambe de Tanaë, sans le voir, elle savait, elle le sentait, son propre bébé bougeait à qui mieux mieux devant la présence impure de Tanaë

    -je sais Naya, mais la vieille Amyani est folle, elle dit que c’est sans danger et que je dois tout de même assister la femme, en fait je crois que Amyani veut se venger. Elle savait tout depuis le début, j’ai peur Naya.

    -Si les dieux le savent et lui l’ont dit c’est qu’ils veulent que çà se passe ainsi, alors vas-y

    Son ton était celui de la colère et l’espoir mêlé…. La jeune fille semblait attendre que cela se réalise, et même l’espérer. Désemparée Tanaë s’empara du seau puis courut à toute jambes à l’intérieur, laissant couler sur ses jambes un peu du liquide transparent.

    « L’eau glacée source de vie se mêle au sang brûlant de l’esprit de vengeance…si différents et pourtant ils s’acceptent, entremêlant leur sens et leurs deux corps liquides »

    Tanaë arriva dans la salle et porta le baquet d’eau. Pendant ce temps, le médecin toujours fourré sous l’habit de Madame de Rivaldey continuait de donner des ordres, aux blancs, aussi bien qu’au noirs qui passaient dans son sillage, chacun s’évertuant à s’exécuter le plus vite possible, y comprit le jeune homme blond tout à l’heure à moitié endormi, qui fut chargé d’amener un chiffon pour épongé Camille. Dans un ultime cri, la tête apparut et le médecin attrapa le bébé pour l’enrouler dans une serviette propre et le frictionner. Avec énergie il nettoya la crasse qui semblait recouvrir le nourrisson mais n’y parvint pas. Il le regarda et poussa un cri d’horreur, tout comme Tanaë qui s’enfuit en courant…le sort était jeté, l’enfant était presque noir, un mélange ! Une chimère ! Le mari qui tenait la main de sa femme lâcha cette dernière et la regarda comme si elle était, tout à coup devenue un monstre. Elle –même regardait son enfant avec surprise.

    -Concubiner avec un nègre ma parole ! Et accoucher de cette chimère sous mon toit, c’est immonde !

    Les yeux de Miranda se révulsèrent, tout juste si ils ne sortaient pas de leur orbite. Elle s’affala à terre, s’évanouissant, écume aux lèvres comme un animal enragé. Le sol rouge et or la reçut durement, tandis que son mari Joseph se précipitait pour cacher la scène à sa fille tout aussi éberluée. Madame de Rivalday fut sortie sans autre état d’âme, et convié à ne plus réapparaître aux yeux de la société… en un instant tout avait basculé, et Tanaë s’en sentait coupable. Elle courut à la suite de la jeune accouchée qui se dirigeait droit vers elle, marchant avec peine, à cause de la douleur encore présente dans son bassin.

    Cette dernière pleurait amèrement, elle vit Tanaë et s’adressa à elle dans sa langue, ce qui surprit l’adolescente, depuis quand les blancs parlaient –ils le noir ?

    -C’est Iyao qui m’a apprit, je l’aime tu sais, je sais que bous êtes comme nous, ou presque…mais je ne pensais pas qu’un tel mélange pouvait se faire ! Cette Madame De lacourt est une chienne, elle mord ce qui ne lui correspond pas, regarde petite fille, ils font des fêtes et accourent lorsqu’un ami a besoin d’aide, mais si il y a un trop gros problème ils te rejettent, ils n’acceptent pas la différence. J’ai appris que votre peuple sait réfléchir, Iyao m’aime, et il acceptera cet enfant.

    Sans façon elle tendit le bébé minuscule qui gigotait dans la serviette. Tanaë la trouva belle cette petite fille finalement. Son teint rappelait celui des grains de café que les siens cultivaient, et que Tanaë avait découvert au cours de l’après-midi. Elle se rappelait que Iyao était l’homme qui suivait Monsieur Delacourt partout, qui avait le droit à de meilleurs vêtements et qui dirigeait tous les autres esclaves. La jeune fille ne se sentait pas rassurée même si le sang entre ses jambes coulait moins fort. Elle resta un long moment immobile, face à Madame De Rivalday, leur souffle se mêlant dans le froid qui les prenaient toutes deux, et les faisaient frissonner. Il faisait si sombre désormais que leur couleur de peau ne se distinguaient plus. Puis Tanaë se dirigea d’un pas lourd vers sa prison, sachant qu’elle ne pourrait plus s’en échapper si facilement, le calme revenait et les ragots se faisaient à voix basses désormais, quand au pauvre mari cocu d’un noir il sanglotait dans son coin, près d’un angelot en bronze, dans le couloir d’entrée.
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    Anakin
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    MessagePosté le: 23/03/2007 18:42:36    Sujet du message: Un peu d'or brun dans une cuillère d'argent blanc Répondre en citant

    De ses grands yeux vides l’angelot au teint terreux gravait à jamais dans sa mémoire les pleurs du mari de Camille. Ce dernier appuya une main sur le torse nu du petit et la retira vivement. A travers les larmes il regarda l’angelot brun s’accrocher à son regard, le soutenant sans ciller malgré la noirceur de son teint. De rage le cocu enserra ses deux larges mains autour du cou de la statuette, son pied prenant appui sur le socle il tira à lui l’objet. L’angelot trembla, résistant comme il le pouvait aux assauts de l’homme, ses petites ailes essayant vainement d’écorcher les doigts de Monsieur De Rivaldey, quelques gouttelettes de sang s’abîmant sur le bronze et s’étalaient comme une tâche d’huile de trop sur un tableau. Au lieu de raisonner le mari déchu le sang aviva en lui une haine profonde. Il ne semblait plus distinguer le vrai du faux, le petit ange agité de tremblement lui paraissait être l’enfant monstre de sa femme qui le toisait d’un regard vide…animal. Le teint de bronze du petit angelot lui rappela le mélange immonde entre sa femme et ce noir.

    L’ange perdit l’une de ses fragiles ailes, sa tête pencha vers le sol, comme tout bon noir, il baissait le regard enfin. Monsieur de Rivalday serra ses mains sur son emprise, ses doigts semblant se fondre avec le métal. Il était 11 h 59 et 50 secondes…les murs frémissaient sous les paroles indécentes qu’ils entendaient. Les ragots de ces commères qui écorchaient les oreilles de cette petite maison propette, cossue et bien de sa personne. Et dans l’entrée, l’ange de la maisonnée, déchu de son trône…tombait sous les coups enragés de Monsieur de Rivalday. Ce fut d’abord l’aile brisée qui retentit sur le sol, puis la tête qui pencha encore plus, jusqu’à former un angle droit. Le socle émit un triste grincement, et l’angelot tomba sur le sol. Chute rapide et assourdissante, le bronze ayant causé sa perte…ahh petit angelot s’il avait été blanc, Monsieur de Rivalday aurait été heureux... on aurait donné à l’incident un signe de bonheur envoyé par Dieu, l’événement qui rend une fête magique, et longtemps on aurait conté l’histoire du petit ange blanc qui était né à 12 h00 pile. Mais il était mort à cette heure-ci, dans les bras de sa mère, quelque part dans la forêt, il recevait sur sa tête, la malédiction du compagnon de sa femme, qui jurait de le tuer


    la suite après^^ j'ai posté plusieurs messages pour séparer les événements et parce que c'est trop long aussi^^ vous déjà pouvez mettre vos impressions si vous voulez... j'accepte tout, même les critiques négatives, c'est fait pour avancer après tout !
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    Inutqen
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    MessagePosté le: 23/03/2007 22:02:49    Sujet du message: Un peu d'or brun dans une cuillère d'argent blanc Répondre en citant



    et sinon tu sais ce que ça veut dire hrp?
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    Anakin
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    MessagePosté le: 23/03/2007 22:42:21    Sujet du message: Un peu d'or brun dans une cuillère d'argent blanc Répondre en citant

    hors rpg ^^ je joue pas Ani en conteur c'ets juste un sujet comme printemps de poètes...j'voulais juste vous aire partager cette nouvelle &gt;( oups j'ai fais une bêtise ?

    j'vais effacer

    excusez-moi
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    MessagePosté le: 23/03/2007 22:42:21    Sujet du message: Publicité

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    MessagePosté le: 23/03/2007 22:56:02    Sujet du message: Un peu d'or brun dans une cuillère d'argent blanc Répondre en citant

    Ne t'inquiète pas Anakin, tu n'as pas fait de bêtises, au contraire.

    Ne prend pas en compte la remarque préccédente, puisque celui qui critique ton travail n'a, je pense pas pris la peine de le lire, pour dire une telle sottise.
    Inutqen, lis le sujet si tu en as le courage, et remarque ton erreur : c'est un récit hors rpg, et il est donc à sa place. A vouloir montrer l'erreur d'un tiers, tu t'es trompé en en clamant une.


    Pour ce qui est de l'extrait en question, je me permet de donner mon avis, j'espère qu'il ne sera pas mal pris.

    Je vais commencer par ce que je déplore.

    ¤ Les points à retravailler :

    La ponctuation.
    C'est minime au premier abord, mais quelques virgules, ou points, seraient la bienvenue par endroit.

    Les fautes.
    Ca n'empêche pas la lecture, mais une bonne relecture pourrait t'aider à rendre ce que tu as écrit mieux encore.

    Les autres points négatifs restent minimes pour l'heure, si ce n'est quelques répétitions, passages moins intéressants (comme dans tous récits ou presque), incohérences, et - mais ce n'est là que strictement personnel - un manque de description par moments (j'apprécie le sens du détail en général).

    S'il y a des points négatifs, tu as des points forts qui méritent d'être signalés.

    ¤ Les atouts :

    Le scénario.
    A mon sens, c'est original et, bien que je ne sois pas habitué à ce genre de lecture, je me surprend à apprécier, tout de même.

    La structure.
    Tu amènes les choses correctement et ce dont tu parles amènent presque tout le temps, jusque là, quelque chose au récit. Il y a donc une contininuité que je trouve fort appréciable.

    Vision des personnages.
    Voir les mêmes évènements via différents personnages est difficile à mettre en oeuvre, souvent, mais intéressant : tu t'en sorts très bien, ça mérite d'être signalé.

    Cadre.

    Comme je le disais, ce n'est mon style d'univers, mais on s'imagine bien les choses et ça reste réaliste : bravo.

    Voilà, je ne peux que t'encourager à continuer et suggérer à tous de le lire, même si cela prend du temps : c'est relativement enrichissant jusque là.
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    Anakin
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    MessagePosté le: 23/03/2007 23:18:41    Sujet du message: Un peu d'or brun dans une cuillère d'argent blanc Répondre en citant

    je te remercie beaucoup; les points négatifs, tu ne sais pas combien ça m'aide la franchise ! je prends tout en note et je me mets au boulot ! merci vraiment de ta gentillesse : ta franchise me fait plaisir, et tes compliments e nressortent d'autant plus car je les prend aussi au sérieux et ça me fait très plaisir ! je prend tous tes conseils en note hop hop hop ! au boulot Ani

    merci encore
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    Herzy Leid
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    MessagePosté le: 23/03/2007 23:36:29    Sujet du message: Un peu d'or brun dans une cuillère d'argent blanc Répondre en citant

    Ce n'est rien.

    Je sais ce que c'est d'attendre de vrais commentaires et des personnes qui prennent le courage de lire un tel travail, je ne peux que tenter de t'aider, et comme j'en ai l'occasion, autant le faire si possible.

    Bon courage à toi.
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    MessagePosté le: 24/03/2007 00:24:24    Sujet du message: Un peu d'or brun dans une cuillère d'argent blanc Répondre en citant

    Je plaisantais en effet...

    Veuillez excuser mon ton moqueur...

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    Anakin
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    MessagePosté le: 24/03/2007 00:44:09    Sujet du message: Un peu d'or brun dans une cuillère d'argent blanc Répondre en citant

    hihi aucun souci Inutqen je n'ai pas du totu été vexée ( ya pas de fautes, je suis une fille^^ en hrp) je croyais juste avoir fais une bêtise....c'est à dire que j'en fais souvent
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